En carnaval, le champion et les vice-champions du monde de pétanque ont traversé la ville, d'Ivato au stade Barea Mahamasina, en passant par Ankazomanga et Analakely samedi.
Ils méritent plus. Après leur exploit au championnat du monde de pétanque triplette et de tir de précision à Dijon, la délégation est revenue au pays dans la nuit de vendredi. Les familles, les proches, les coéquipiers locaux et les responsables au sein de la fédération se sont regroupés devant l'hôtel où les héros ont été hébergés à Ivato, en attendant le départ du cortège du carnaval vers le stade Barea Mahamasina. Le champion et les vice-champions du monde, surtout Daniel Jean François Rakotondrainibe, le champion de tir de précision, ont été littéralement « étouffés» par les gens qui ont voulu faire des séances photos et des selfies. « J'ai eu du mal à réagir à la pluie de messages de félicitations que j'ai reçus après le sacre », confie Zigle.
C'est triste car, par manque de communication, beaucoup de gens sur le trajet du cortège ignoraient l'événement et ne reconnaissaient pas les héros. En partant d'Ivato, le carnaval a traversé Ambohibao, la route Digue, Ankazomanga, en passant par Antanimena, Analakely pour arriver au stade Barea. La grande famille de la discipline, les proches des champions, les membres de la fédération, quelques présidents de ligues et clubs les y ont attendus. Trois représentants du ministère de la Jeunesse et des Sports, qui avaient déjà accueilli la délégation, y ont également été présents.
Objectif atteint
Madagascar a été l'unique pays à remporter deux médailles aux mondiaux de Dijon, l'or du tir de précision et l'argent en triplette. « Ils ont raté la dernière marche en triplette, mais l'objectif est atteint. Après quelques années d'absence sur la scène internationale, l'objectif initial était d'atteindre les demi-finales. La participation à la finale et le titre sont des bonus », se réjouit Adrien Julio Edouard Andrianirina, président de la Fédération sport boules malgache. « Je m'adresse à l'État, la pétanque a porté haut les couleurs nationales. Le principal obstacle reste le manque de financement pour les compétitions internationales. Nous n'avions pas pu emmener le directeur technique national ainsi qu'un arbitre international qui aurait dû y passer des examens... », regrette le patron de la fédération.
Madagascar brille à l'international mais n'a aucun boulodrome fédéral, ce qui étonne les autres pays participants. « Ces derniers, séduits par notre talent, ont pourtant proposé de venir à Madagascar pour organiser des tournois d'échange », a poursuivi le président de la FSBM. Le prochain objectif en 2025 sera de briller au championnat du monde des jeunes au Canada, au sommet mondial dames en France et à la joute mondiale tête-à-tête et doublette dames en Italie. Une telle sortie en Europe coûte au moins 35 000 euros (175 millions d'ariary). En réponse à la demande de soutien et de reconnaissance des héros par l'État, le secrétaire général du ministère des Sports, Jean Claude, a plutôt évoqué la méthode de travail du département : « La fédération devrait soumettre, pour les prochaines sorties internationales, un plan quadriennal afin de prioriser le plan annuel».