Les mélomanes, en particulier les amateurs de live acoustique, ont vécu un moment unique avant-hier au Ccesca Antanimena. Erick Manana et Dama, deux figures emblématiques de la scène musicale malgache, ont offert un concert intimiste et puissant, où seules leurs voix et leurs guitares ont résonné dans la salle, pour le plus grand bonheur d'un public intergénérationnel. Bien que prévu pour 15 h, le concert a débuté à 15 h 21. Erick Manana, le premier à monter sur scène, a ouvert le bal avec une prestation solo empreinte de sincérité et d'émotion.
Sur une scène dépouillée, avec pour seuls éléments la guitare et l'énergie pure de l'artiste, il a lancé le concert avec une chanson poignante, « Lasa ianao Rakoto », en hommage à son ami disparu, Rakoto Frah, membre du groupe Feo Gasy. Ce titre, dédié à celui qu'il n'a pu saluer une dernière fois, a ému l'ensemble du public, qui l'a rejoint en choeur pour les morceaux suivants. Les titres « Voninkazo adaladala », « Zakelina Mama », « Fitiavako an'i Mama » et « Ampazahoy » ont réchauffé les coeurs, enchaînés dans une atmosphère d'une rare complicité entre l'artiste et son public, pendant une trentaine de minutes d'une pureté musicale.
"Revy Mahaleo"
Ensuite, c'était au tour de Dama de prendre le relais, avec une prestation tout aussi captivante, mais marquée par une touche particulière inspirée du Revy Mahaleo. Après avoir partagé un souvenir émouvant de ses années universitaires, il a lancé « Adintsaina », hymne des générations, qui a fait vibrer la salle, où le public a pris le relais en chantant à pleins poumons. Le ton était donné, et l'ambiance dans la salle n'a cessé de s'intensifier avec des morceaux tels que « Nahoana kay » et « Voasary », dans lesquels Dama, accompagné de son Kabaosy, a su emporter le public dans un tourbillon de rythmes et de mélodies.
Les deux artistes ont ensuite entamé une seconde partie du concert qui a fait monter l'adrénaline : un duo acoustique intitulé « Feo roa, gitara roa », où ils ont répondu à la demande du public en improvisant leur répertoire. Contrairement à d'autres concerts où chaque morceau est planifié à l'avance, cette performance s'est déroulée selon les suggestions des spectateurs, créant ainsi une véritable interaction entre les deux musiciens et la salle. Les morceaux « Farakely » et « Raha mbola misy » ont été interprétés en harmonie, unissant tous les âges dans un même élan musical.