Le président de la République, accompagné des autres chefs d'institution et du gouvernement, lancera ce jour la saison de reboisement national, à Andekaleka. Un événement qui coïncide avec l'anniversaire de son investiture pour ce second mandat.
Symbolique. C'est le caractère que revêt l'événement qui se tiendra à Andekaleka. Aujourd'hui, Andry Rajoelina, président de la République, lancera la campagne de reboisement national. Cette journée coïncide avec l'anniversaire de son investiture.
Le président Rajoelina a prêté serment pour son second mandat le 16 décembre 2023. Le choix du reboisement pour marquer le coup coïncide avec une des priorités du programme présidentiel, qui est de reverdir Madagascar. Un défi de taille face aux effets galopants du changement climatique. Cette année, justement, après les violents cyclones, Madagascar a fait face à une période de sécheresse aggravée par les feux de forêt et les feux de brousse.
Les faits de cette année, qui est en passe de s'écouler, témoignent de l'ampleur des efforts à faire pour conscientiser et responsabiliser la population à la préservation de l'environnement. Au-delà des enjeux écologiques, le choix d'Andekaleka pour lancer la campagne de reboisement renvoie aussi à une dimension politique. Elle symbolise les principales difficultés rencontrées par l'administration Rajoelina durant cette première année de mandat.
La crise de l'eau et de l'énergie a été le point noir de cette première année du second mandat de Andry Rajoelina. À Andekaleka se trouve justement la plus grande centrale hydroélectrique du pays. À elle seule, elle fournit près de 60 % de l'électricité nécessaire au Réseau interconnecté d'Antananarivo (RIA). Les collectivités se trouvant dans la zone RIA, dont la capitale, sont justement celles qui sont les plus durement touchées par le délestage.
Dans les explications pour justifier le délestage interminable figure l'insuffisance de la production à la centrale d'Andekaleka. Ceci, à cause du faible débit de l'eau de la rivière qui fait tourner les turbines. Une période d'étiage qui s'éternise en raison de la longue sécheresse, selon toujours les responsables. En face, la production des centrales thermiques est insuffisante pour combler le gap. Leur coût d'exploitation est, par ailleurs, excessivement élevé.
Pour ne plus revivre les affres socio-économiques causées par les coupures d'électricité de cette année, le redressement du secteur énergétique est affirmé comme étant la priorité de l'État. Des projets de centrales solaires sont notamment mis en avant comme les solutions à court et moyen terme. Le défi que représente le secteur énergétique pourrait être inscrit dans les thématiques de l'allocution que prononcera le locataire d'Iavoloha, ce jour, à Andekaleka.
Minimum vital
L'énergie constitue d'autant plus un des socles de l'essor industriel. L'industrialisation étant l'un des trois piliers de la Politique générale de l'État (PGE). L'idée est de stimuler les investissements dans le secteur industriel «pour produire localement ce dont la population a besoin», renforcer l'exportation ainsi que booster l'emploi.
Dans son discours d'investiture, le 16 décembre 2023, il a déclaré : «L'essor économique auquel nous aspirons est tributaire de l'amélioration du secteur de la production énergétique». Cette année l'a démontré. Le délestage met à genoux l'économie. Et au 21e siècle, l'électricité est un minimum vital pour les ménages, de même que pour l'eau. L'autre challenge qui s'est révélé durant cette première année de mandat du président est justement la question de l'accès à l'eau.
Même Antananarivo et ses environs subissent des coupures d'eau. Jusqu'à l'heure, il n'y a pas d'amélioration dans l'approvisionnement en eau courante. Les projets annoncés pour apporter des solutions durables semblent s'inscrire sur le long terme. Les robinets dans plusieurs quartiers sont pourtant à sec depuis plusieurs mois.
Dans son allocution d'investiture, le chef de l'État a également affirmé la continuité des grands projets d'infrastructure engagés durant son premier mandat. Il a cité comme exemple l'autoroute Antananarivo-Toamasina, mais aussi le pipeline Efaho. Si le premier avance, force est de reconnaître que le second chantier traîne. Ce pipeline est pourtant annoncé comme la solution à la pénurie d'eau dans plusieurs localités du Grand Sud.
Outre l'industrialisation, le renforcement du capital humain et la bonne gouvernance sont les piliers de la PGE de ce second mandat de Andry Rajoelina. Le vécu de cette année 2024 indique aussi qu'il y a des efforts à faire dans ces deux domaines. Lors de la distribution des aides sociales dans le cadre du projet «Mifampitsinjo», le président de la République a indiqué que l'État va intensifier les actions pour améliorer les conditions sociales de la population, notamment les plus vulnérables.
Pour la gouvernance, une nouvelle stratégie de lutte contre la corruption sera présentée en début d'année 2025. En réponse à ses détracteurs, le chef de l'État réplique que les difficultés et les défis sont des opportunités pour améliorer les choses.