Afrique Centrale: Douche froide !

L'espoir entretenu par le médiateur désigné de l'Union africaine, l'Angolais João Lourenço, s'est envolé hier dimanche à Luanda après la volte-face du Rwanda. La délégation de Kigali n'a pas fait le déplacement de Luanda. Pourtant, toute la Communauté Internationale avait les yeux rivés sur la Capitale angolaise afin de résoudre la crise à l'Est de la République Démocratique du Congo.

Mais hélas ! Le Rwanda a simplement choisi de boycotter ce rendez-vous en infligeant ainsi un camouflet au médiateur désigné de l'UA et à l'ancien Président Kenyan Uhuru Kenyatta qui avait également fait le déplacement de Luanda.

Un véritable revers. Il est, cependant, vrai de reconnaitre que l'optimisme affiché par le Président angolais auprès de son homologue Sud-africain, contrastait avec des pics lancés par le Gouvernement rwandais qui faisait de la rencontre entre le Gouvernement congolais et le M23, un préalable avant la tripartite.

Ce n'est donc pas pour rien que l'ancien Président Uhuru a été associé comme invité à ce sommet de Luanda. C'est lui qui a eu à superviser la rencontre entre le Gouvernement congolais et les groupes armés qui ont accepté de signer un pacte de fin des hostilités avant d'entamer le programme des désarmement, réintégration... Le M23 qui voulait un traitement particulier a été isolé. En réalité, le Rwanda par ses marionnettes du M23 voulait rééditer l'exploit du RCD puis du CNDP pour, au finish, aboutir à un partage du pouvoir et à un nouveau brassage de l'armée.

Pour ce rendez-vous de Luanda, le Rwanda conditionne le retrait de ses troupes du territoire congolais à un dialogue direct entre Kinshasa et le M23. Une exigence qui ne passe pas pour Kinshasa qui considère le M23 comme un mouvement terroriste.

C'est désormais l'impasse alors que la tension monte entre belligérants. Le Rwanda multiplie des prétextes pour ne pas respecter le cessez-le-feu. Tout le monde croyait à l'issue diplomatique à cette instabilité de l'Est. Sans nul doute, le pouvoir de Kigali n'entend pas mettre fin à la crise par la voie diplomatique.

La situation devient complexe maintenant que les masques sont tombés du côté de Rwanda. Si les précédentes initiatives diplomatiques n'ont pas permis de freiner l'expansion du M23, celle d'hier dimanche avait suscité de nombreux espoir auprès de l'ONU, l'UA, la SADC, la CIRGL...

La Communauté Internationale se trouve ainsi placée devant ses responsabilités face au Rwanda qui cherche à pérenniser son emprise sur plusieurs localités stratégiques dont dépend la survie du pouvoir de Kagame.

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