Bignona — La boutique du droit de Ziguinchor (sud) a recensé 165 cas de violences basées sur le genre (VBG) entre janvier et novembre 2024, a-t-on appris de sa coordonnatrice régionale, Ndèye Astou Goudiaby.
« Pour cette année, de janvier à novembre 2024, nous avons enregistré dans la région de Ziguinchor 165 cas de violences basées sur le genre. Et parmi ces 165 cas, nous avons 76 cas de violences faites aux femmes et aux filles », a révélé Mme Goudiaby.
Elle s'exprimait dimanche en marge d'un forum communautaire sur l'égalité des genres à Bignona. La rencontre est organisée par la Société de coopération pour le développement international (SOCODEVI), une ONG canadienne. Ce forum entre dans le cadre de la mise en oeuvre de son projet « Naturelles ».
« Le nombre de violences basées sur le genre est alarmant dans la région de Ziguinchor. Les choses sont critiques. Ici, les femmes et les filles souffrent », a-t-elle déploré, soulignant que les femmes de la région de Ziguinchor subissent toutes les formes de violences.
Parmi les 76 cas de violences faites aux femmes et aux filles, la boutique du droit de Ziguinchor a recensé 37 cas de violences physiques, 17 cas de violences économiques, 13 cas de violences sexuelles et 9 cas de violences psychologiques, a détaillé la coordonnatrice régionale.
La tranche d'âge des femmes victimes de violences varie de 25 à 45 ans, alors que pour les filles victimes de viol, elle varie de 0 à 14 ans, a-t-elle ajouté.
Ndèye Astou Goudiaby a renseigné qu' à Ziguinchor, la cause de ces violences, est pour la plupart liée à un défaut d'entretien. »La plupart des hommes ont démissionné au sein du ménage. Ils refusent catégoriquement de contribuer aux charges du ménage, d'entretenir leurs femmes et leurs enfants. C'est pourquoi aujourd'hui, nous avons énormément, de cas de violences », a-t-elle expliqué.
Elle a ainsi invité les victimes à libérer leur parole pour que tous ces auteurs puissent être poursuivis et que justice soit faite pour elles.
« Nous avons besoin à nos côtés de toutes les parties prenantes de la société pour qu'ensemble nous puissions éradiquer de façon définitive ces formes de violences », a-t-elle dit, invitant également les communautés à signaler les cas de violences qui sévissent dans les quartiers.
« La situation des violences basées sur le genre est inquiétante dans toutes les collectivités territoriales du Sénégal où nous savons qu'il y a une prévalence du taux de violence basée sur le genre particulièrement les violences que subissent les femmes « , a relevé la spécialiste en égalité de genre de la SOCODEVI, Aïssatou Diallo.
Elle a expliqué que ce forum a pour objectif de promouvoir les masculinités positives et tout ce qui est prévention des violences basées sur le genre.
Ce forum a été l'occasion d'outiller des membres de la société civile et des défenseurs des droits de la femme sur la lutte contre les violences basées sur le genre.