Riyad — Quinze États membres de l'Organisation de coopération numérique (DCO), dont le Maroc, ont procédé au lancement d'une initiative stratégique multilatérale pour promouvoir l'intégrité des contenus en ligne, lors du Forum des Nations Unies sur la gouvernance d'Internet, qui se tient du 15 au 19 décembre en Arabie Saoudite.
Le Maroc est représenté à ce Forum par la ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement, chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l'Administration, Amal El Fallah Seghrouchni, qui prend part à Riyad au Dialogue ministériel de la DCO sur les Fake news.
Dans son allocution à cette occasion, Mme Seghrouchni s'est attardée sur la question des Fake news et les dimensions qu'elle a prises à la lumière de l'évolution numérique et du développement rapide des technologies de pointe, soulignant que le Maroc, qui accorde une grande importance à cette question en raison de ses répercussions négatives dans divers domaines, oeuvre à créer un environnement numérique sain qui garantit la protection de la vie privée et les droits de l'individu.
La coordination dans le cadre de la DCO et l'échange de bonnes pratiques à cet égard permettront de faire face au phénomène des Fake news et d'en limiter les effets, a-t-elle considéré.
Placé sous le thème "Dialogue ministériel sur les fausses nouvelles : Vers l'adoption d'une voie unifiée", le Forum a connu la participation de plusieurs ministres des États membres de la DCO.
En marge du forum, l'Organisation, basée dans la capitale saoudienne, a annoncé le lancement de l'initiative pour promouvoir l'intégrité des contenus en ligne, via une déclaration conjointe qui a été ratifiée par l'Arabie saoudite, le Maroc, Bahreïn, le Bangladesh, Chypre, Djibouti, la Gambie, le Ghana, la Jordanie, le Koweït, le Nigeria, Oman, le Pakistan, le Qatar et le Rwanda.
L'initiative, menée et parrainée par le Koweït et présentée lors de la 3ème assemblée générale de l'Organisation de coopération numérique, vise à promouvoir le respect de la diversité sociale et culturelle et à lutter contre la désinformation en ligne grâce à des efforts de médiation et de coordination entre les entreprises, les gouvernements et d'autres parties concernées, telles que les organisations internationales et la société civile.
La déclaration prévoit la création d'un comité ministériel de haut niveau chargé de superviser la mise en oeuvre de l'initiative sur l'intégrité des contenus en ligne, tandis que les pays qui l'ont approuvée ont réaffirmé leur engagement à promouvoir "une économie numérique inclusive, transparente et sûre qui permette aux individus de s'épanouir".
Selon la Déclaration, le secteur privé et les réseaux sociaux devraient être "un partenaire dans ces efforts pour promouvoir un impact social positif, plutôt qu'un moyen de répandre des influences négatives".
Dans cette déclaration, la DCO réaffirme son engagement à améliorer la confiance dans l'espace virtuel en relevant les défis en matière d'éthique et de protection de la vie privée associés aux technologies émergentes.
Par ailleurs, le document a souligné l'importance cruciale d'un dialogue et d'une coopération actifs entre les plateformes des réseaux sociaux et les pays dans lesquels elles opèrent, considérant que la coopération basée sur la confiance mutuelle représente "la clé pour l'émergence d'un paysage numérique respectueux des droits et des valeurs de toutes les parties concernées".
Dans une déclaration à la presse, la secrétaire général de l'Organisation de coopération numérique, Dima Al-Yahya, a noté que des sondages d'opinion réalisés dans 46 pays ont montré que plus de 59% des personnes interrogées s'inquiètent de la difficulté de distinguer les contenus réels des contenus factices en ligne.
La désinformation "n'est plus une question marginale, mais une pandémie numérique effrayante qui nécessite une action urgente et conjointe", a-t-elle signalé, notant que "des études ont montré que la désinformation pourrait perturber les élections dans de nombreux pays au cours des deux prochaines années et menacer ainsi la stabilité mondiale".
Plus de 10.000 participants de 170 pays, ainsi qu'un millier d'intervenants internationaux prennent part au Forum des Nations Unies sur la gouvernance d'Internet. Quelque 300 sessions et workshops thématiques permettront de discuter des tendances et des politiques internationales en matière de gouvernance d'Internet.
Il s'agit aussi d'échanger les expériences, les informations et les bonnes pratiques, d'identifier les nouveaux défis numériques et de promouvoir la coopération entre les secteurs public et privé et les organisations de la société civile.