Madagascar: Contrefaçon - Des entreprises craignent pour leur avenir

La contrefaçon menace les entreprises de création à Madagascar, avec des produits falsifiés vendus à bas prix. Malgré des saisies et sanctions, le phénomène persiste, mettant en péril l'avenir des marques locales.

Des entreprises de création voient un avenir sombre. La falsification de leurs produits de création est inarrêtable. « Nous en découvrons sur toute l'île, au niveau de tous les chefs-lieux de régions et dans les villes touristiques comme Nosy Be... Si cela continue, l'entreprise sera obligée de fermer. Les produits contrefaits sont vendus à très bas prix », déplore Vero My, gérante de l'entreprise Maki Company, hier. Cette marque lutte contre la contrefaçon de ses produits depuis dix ans. Des producteurs et des revendeurs de ses produits contrefaits ont été sanctionnés. Malheureusement, le phénomène se poursuit.

Récemment, sept cent huit articles contrefaits, dont des tee-shirts, des paréos, des shorts, ont été saisis à Toliara. Les contrefacteurs n'ont pas hésité à copier son dessin, déclaré à l'Office malgache de la propriété industrielle (Omapi). « Seule la qualité du tissu et l'impression en recto-verso diffèrent l'authentique du faux. Les autorités leur ont exigé des factures, mais ils n'en disposaient pas », enchaîne ce responsable. C'est, notamment, grâce à cet enregistrement que ce titulaire peut interdire à des tiers tout usage commercial de sa marque.

Sanctionnés

Huit personnes ont été arrêtées et transférées à Antananarivo, dimanche, suite à cette saisie à Toliara. D'autres individus ont déjà été sanctionnés, pour avoir copié les produits de cette même marque, comme en 2023, où des producteurs de ses articles contrefaits ont été pris en flagrant délit à Antananarivo-ville. Un an plus tard, d'autres contrefacteurs ont été appréhendés.

Pour stopper ce fléau, le titulaire des droits de propriété cherche à identifier les sources de ces produits contrefaits. « Le but n'est pas d'incarcérer ces revendeurs, mais de nous remonter à l'organisateur principal de cette fraude, à celui qui fabrique ces contrefaçons », note Vero My.

Plus de trente-quatre mille marques ont été déposées auprès de l'Omapi, entre 1994 et 2021. Mille cent trente-six noms commerciaux sont protégés par cet office. Beaucoup d'entre eux sont victimes de plagiats.

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