Le cabinet de conseil McKinsey a été nommé partenaire d'un groupe de travail qui coordonne l'action des entreprises pour le G20 - que préside l'Afrique du Sud. Mais entre l'État et la branche Afrique du cabinet de conseil, les relations sont particulièrement tendues après un scandale de corruption sous la présidence de Jacob Zuma. L'Afrique du Sud demande donc aux entreprises de reconsidérer leur partenariat, dans le but de « promouvoir la bonne gouvernance » de ce forum économique mondial.
« Étant donné son rôle bien documenté dans la corruption et la capture d'État, McKinsey n'inspire pas la confiance », déclare la présidence sud-africaine
Entre 2012 et 2016, McKinsey a soudoyé des entreprises publiques pour obtenir de gros contrats avec le fournisseur d'électricité Eskom et une entreprise de transport. Des contrats à 85 millions de dollars. Sauf que depuis, les entreprises en question ont frôlé la faillite et le patron de la branche Afrique du cabinet américain a reconnu avoir enfreint les lois sur la corruption à l'étranger.
Pour éviter toute procédure judiciaire aux États-Unis, McKinsey a récemment accepté un accord qui l'oblige à verser 122 millions de dollars, aux autorités américaines et sud-africaines. Mais ici la nouvelle passe mal, de nombreux responsables politiques sont révoltés que le cabinet s'en tire parce qu'il paye.
Pour le G20, l'Afrique du Sud a donc refusé toute collaboration. Seulement McKinsey sera bel et bien lié à l'événement, partenaire d'un groupement d'entreprises, sur lequel l'État n'a pas la main. « Nous les appelons à revoir ce partenariat », demande la présidence sud-africaine.