La Banque mondiale (BM) a reçu l'assurance d'obtenir 23,7 milliards de dollars de dons des pays riches pour aider les 78 pays les plus démunis dans leur développement.
L'enveloppe permettra de mobiliser un total de 100 milliards de dollars grâce, notamment, à des emprunts sur les marchés financiers. Le président de la BM, Ajay Banga, qui n'a cessé d'appeler à la mobilisation pour aider les pays les plus démunis de la planète, dont la majorité souffre de surendettement, a salué un montant de dons jamais obtenu dans l'histoire de l'Association internationale de développement (AID). A Séoul, en Corée du Sud, le 21e renflouement des ressources d l'AID s'est soldé par des promesses de dons de 23,7 milliards de dollars.
Grâce à cet apport, l'AID va pouvoir débloquer sur les trois prochaines années un montant record de 100 milliards de dollars de financements pour aider les 78 pays les plus démunis dans leur développement. « Le renchérissement du dollar par rapport à l'ensemble des monnaies des pays donateurs escamote la véritable ampleur de l'effort », a souligné le vice-président de la BM pour le financement du développement, Akihiko Nishio. De surcroît, le nombre de pays donateurs a progressé pour atteindre un total de 68, contre 52 il y a trois ans.
Des nouveaux pays donateurs
Les pays du G7 représentent encore à eux seuls 60 % des dons. Aux Etats-Unis, l'administration Biden s'est engagée à fournir 4 milliards de dollars, soit une hausse de près de 15 %. A 2,5 milliards, le Royaume-Uni a augmenté sa contribution de 40%. La Corée du Sud, le Danemark, la Norvège et l'Espagne ont également accru dans une même proportion leurs promesses de dons. La France, de longue date l'un des plus importants contributeurs de l'AID, n'a pas communiqué le montant de sa participation, alors qu'elle a annoncé une baisse de son aide publique au développement en raison des économies budgétaires à réaliser.
« Il faudra attendre la fin du premier trimestre 2025 pour avoir la participation pays par pays », indique-t-on à Washington. De nouveaux pays donateurs apparaissent dans le paysage. C'est le cas de la Chine, de la Turquie et de la Corée du Sud, de l'Arabie saoudite, des pays du golfe et du Brésil.
La transition climatique au centre des opérations Si le patron de la BM a salué dans une lettre « la plus importante reconstitution des fonds dans l'histoire de l'AID », elle ne suffira pas à elle seule à combler les besoins. A Bakou, fin novembre lors de la COP29, les pays du Sud s'étaient insurgés de la faiblesse des promesses de financement des pays du Nord - 300 milliards de dollars par an d'ici à 2035 - pour les aider à financer leur transition climatique.
L'urgence est grande que les investisseurs privés se détournent des pays en développement. Les organisations internationales comme la BM sont obligées de pallier ce manque, a rappelé l'économiste en chef de l'institution, Indermit Gill. En dix ans, l'AID a ainsi fourni 85 milliards de dollars de financements pour le climat. Rien que sur les cinq dernières années, son financement climat, en majorité dédié à l'adaptation au réchauffement climatique, a atteint 61 milliards, contre 24 milliards au cours des cinq années précédentes. Les pays africains sont les principaux bénéficiaires de l'aide.