Un groupe de femmes, âgées de 14, 30, 39 et 66 ans, ont été sauvagement agressées dans un hôtel à Blue-Bay, dimanche après-midi, et deux d'entre elles, à savoir la mineure de 14 ans et sa tante, une directrice d'hôtel de 30 ans, ont dû être admises à l'hôpital Jawaharnal Nehru à Rose-Belle, dans la soirée.
Selon la mère de l'adolescente, qui est la soeur de l'autre blessée, la bagarre a éclaté après que sa soeur et elle ont tenté d'interpeller leur agresseur sur des propos déplacés et racistes qu'il n'arrêtait pas de proférer, depuis la veille, à leur encontre. Elles ne pouvaient plus supporter de se faire humilier et voulaient, en tentant de communiquer avec lui, le ramener à la raison par rapport à son comportement à l'égard des femmes, mais ce dernier s'est déchaîné et s'en est pris à elles physiquement. La jeune femme explique qu'avec ses proches, dont sa belle-mère, elles s'étaient rendues la veille, soit samedi, à l'hôtel pour profiter d'un moment de détente en famille mais elle était loin d'imaginer le calvaire qu'elle allait y vivre alors qu'elle est, elle-même, une personne malade.
Préférant témoigner sous le couvert de l'anonymat pour des raisons professionnelles, étant employée d'une boîte de communication internationale, elle raconte que l'individu les aurait ciblées depuis leur arrivée, samedi. Il n'aurait pas arrêté de lancer des remarques désobligeantes à chaque fois qu'il les croisait, sa soeur, sa fille et elle. «Bann met bikini, sa mem zot ete. Bann p... he... bonswar le fiy, pssst. Sa bann la mem fer mal... e sa.» Poursuivant son récit, la trentenaire explique qu'elles se rafraîchissaient avec les siens au bar avant d'effectuer le checkout quand l'incident s'est produit le lendemain jusqu'à l'arrivée de la police.
Leur calvaire étant loin d'être terminé. Elle explique avoir été menacée et physiquement agressées avec ses proches par l'homme et d'autres membres de sa famille, qui leur auraient fait comprendre qu'ils étaient des «intouchables» en raison de certaines «connexions et protections», dont ils bénéficieraient. Craignant que cela ne soit vrai, même si l'agression s'est produite avant 16 heures, ce n'est que vers 21 heures que la jeune femme dit avoir pu porter plainte au poste de Blue-Bay car les policiers lui auraient expliqué qu'ils ne savaient pas sur quelle «ground» enregistrer sa déposition et lui auraient demandé de porter plainte à Rivière-des-Anguilles où elle réside.
La jeune femme insiste sur le fait qu'elle s'est fait balader par les policiers et qu'elles ont dû, sa soeur et elle, conduire leur véhicule, même en étant blessées, pour se rendre, dans un premier temps, à l'hôpital de Mahébourg. «Ma fille a reçu des coups au ventre et s'est mise à saigner. Elle hurlait de douleur. Ma soeur a été étranglée et rouée de coups de poing... Les policiers ne savaient pas si je devais aller avec eux au poste ou à l'hôpital. Ils m'ont demandé de les suivre avec ma voiture sans savoir où on allait et j'ai dû m'énerver en route pour qu'ils puissent me guider mais en vain. Zot finn tourn nou en bourik.»
De plus, elle trouve déplorable que plus de 24 heures après l'incident, qui fait état de l'agression d'une mineure et de femmes à cause d'un bikini et de leur appartenance ethnique, la police n'ait pas encore demandé à visionner les images des caméras de surveillance de l'hôtel, qui ont pourtant tout filmé de cette sauvage agression dont elles ont été victimes. Elle affirme que, lorsqu'elle s'est rendue au poste de Blue-Bay, hier après-midi, pour s'enquérir de la situation, les policiers lui ont fait savoir que sa fille devrait être admise durant 20 jours à l'hôpital pour qu'ils puissent l'interroger. À sa demande de parler à l'inspecteur, on lui aurait fait savoir qu'il était occupé, absent et injoignable.
Néanmoins, si la police semble ne pas avoir agi comme il se doit, la jeune femme précise avoir reçu tout le soutien nécessaire de la direction de l'hôtel. «L'hôtel m'a fait comprendre qu'ils allaient pleinement coopérer et qu'ils n'attendaient que la requête de la police pour remettre les vidéos et répondre aux besoins de l'enquête en cours.» La femme compte entamer une grève de la faim pour dénoncer cette affaire si les policiers n'agissent pas. Nous avons, de notre côté, tenté de joindre la direction de l'établissement concerné et étions toujours dans l'attente d'un retour. Il nous revient, toutefois, que le client et sa famille auraient été blacklistés après les incidents de dimanche et que l'homme était très probablement ivre au moment des faits.