Ce 17 décembre, la Tunisie fête le 14e anniversaire de sa révolution, date à laquelle le vendeur ambulant Mohamed Bouazizi s'était immolé à Sidi Bouzid, au centre du pays, lançant alors l'étincelle des révoltes arabes. Plus d'une décennie plus tard, certains essaient de faire revivre les idéaux de la révolution, parfois oubliés ou mis de côté lors des tumultes qu'a vécu le pays ces dernières années. Dans ce contexte, Legal Agenda, une ONG qui travaille sur la justice et le droit dans les pays arabes, publie une série de podcasts consacrés à la mémoire de la révolution et faits par des militants.
Difficile de faire le bilan de la révolution 14 ans après, dans un contexte politique compliqué. Olfa Lamloum, politologue et présidente de la branche tunisienne de l'ONG Legal Agenda, remet au centre les récits de ceux qui ont lutté pendant la révolution, dans un podcast en trois épisodes. Le premier, diffusé ce 17 décembre, donne la parole à quatre femmes militantes. « Quatre jeunes activistes militantes qui ont joué un rôle important dans différents moments de la révolution, qui ont été impactées également par la révolution, qui appartiennent à la même génération, une génération qui s'est politisée, radicalisée dans le sillage de la révolution », souligne Olfa Lamloum.
Mais le but n'est pas seulement de se remémorer plus d'une décennie de combats pour les droits démocratiques économiques et sociaux. Il faut aussi contribuer à écrire l'histoire de cette révolution. « Une révolution qu'on a tendance aujourd'hui à oublier, à criminaliser, à dénaturer, et cetera », poursuit la politologue.
Alors, que reste-t-il 14 ans plus tard ? « Il reste une détermination. Il reste aussi un idéal qui est partagé », conclut la présidente de la branche tunisienne de l'ONG Legal Agenda. Des idéaux de justice sociale et de vie digne qui résistent encore et s'expriment, malgré les inquiétudes sur le resserrement autour des libertés et l'emprisonnement de plusieurs opposants politiques.