Le 29 décembre 2024, les Tchadiens sont appelés aux urnes pour élire leurs députés, maires et représentants locaux. Mais dans les rues de la capitale, la campagne semble peu mobiliser, pour le moment. Reportage.
Le 7 décembre, le Tchad est entré dans la campagne pour ses élections législatives, communales et provinciales du 29 décembre 2024. Vingt et un jours de campagne pour inciter la population à se rendre aux urnes afin d'élire leurs députés, leurs maires et leurs représentants locaux.
C'est l'ultime étape de la transition, entamée en 2021 après la mort de l'ancien président Idriss Déby. Pourtant, les habitants de la capitale s'intéressent peu à ces scrutins et les partis peinent à mobiliser.
Dans les rues de Ndjamena, rares sont ainsi les banderoles et les affiches de campagne. On en retrouve autour des ronds-points et parfois accrochées aux lampadaires.
Toutefois, les candidats s'activent pour animer leurs QG et leurs arrondissements et encourager les Tchadiens à aller voter, mais ils sont partagés. « C'est important, très important pour notre pays, insiste un premier. On veut juste que notre pays s'améliore et, actuellement, ces élections qui se présentent dans les communes de Ndjamena sont là pour améliorer les choses ».
Une deuxième, en revanche, s'agace : « Quand ils nous disent de voter, ils nous disent aussi : "On va faire ceci et cela." Mais, après, ils ne font rien. Une fois qu'ils sont élus, ils ne font rien pour nous. Moi, je n'attends rien de leurs politiques ! »
Pour Gombo Breye Houzibé, à la tête de l'Observatoire des associations sur le processus électoral au Tchad (Opaet), depuis le scrutin présidentiel en mai dernier, les électeurs se détournent de la politique : « Les résultats de cette élection étaient vraiment controversés. L'opinion publique tchadienne n'avait pas vraiment accepté ces résultats donnés par l'Agence nationale de gestion des élections. Ça a été une grande surprise au sein de l'électorat tchadien. Cela a créé un certain choc, une certaine psychose, dans l'esprit des Tchadiens. Et on va te dire qu'ils ne croient plus en la chose politique. »
Les partis politiques ont jusqu'au 27 décembre pour faire campagne et convaincre les électeurs d'aller voter.