Congo-Brazzaville: Hommage - Désormais au panthéon du souvenir, 16 décembre 2022, la finitude de Camille Bongou

Le vrai tombeau des morts, c'est le coeur des vivants [Jean Cocteau]

Camille Bongou est à la vie politique et civile le parfum qui a embaumé l'espérance d'une génération : la mienne.

Dans la manière de voir l'autre et de son regard sur la vie civile dominée par la société politique, Camille reste le relief qui veille sur nous pour choisir selon le bon sens et pour l'intérêt collectif.

En cela, il restera pour longtemps le meilleur d'entre nous, une référence vivante digne d'une éternité sauvegardée par la frontière entre oubli et mémoire.

Honnêteté et grandeur d'âme riment avec Camille Bongou.

Camille Bongou, fils d'Engomo et de Itandi...est le respect des fondamentaux de la société traditionnelle Bantu.

Homme de gauche dominé par les valeurs d'équilibre social et surtout de la promotion de la qualité dans la sphère publique par le choix de la compétence approuvée.

Stoïque et librement silencieux devant les épreuves, adversaire de la feinte éthique, du double langage, il reste le lieu d'équilibre entre le bien et le mieux.

Soucieux de l'harmonie sociale, il enseignait par les effets conjugués de sa praxis, sa pratique constituant aujourd'hui le fondement d'une vie apaisée en ces moments d'incertitudes pour ceux qui l'ont connu de près, sa proximité.

Un tel homme vous aide à vivre sans lui par ses enseignements.

Il suffisait de quelques rencontres pour être changé et suivre le chemin de la vertu en célébrant la simplicité de la vie.

Pour la famille, c'est une pyramide qui s'est effondrée...

Pour la vie politique, Camille ou Lenine, c'est l'absence éprouvée de la pertinence de l'action politique en situation talentueuse d'alerte permanente sur l'avenir, le futur.

Camille Bongou célébrait toutes les ethnies, toute l'élite politique ou intellectuelle se reconnaissait en lui.

Tout ce qui était insignifiant pour la vie publique nationale n'était jamais à l'ordre de ses priorités.

Il s'en est allé au moment où on concluait le colloque sur son ami Jérôme Ollandet, moi Lefouoba, à la tribune pour dire un mot sur mon proviseur au lycée champagnat de Makoua des années 1973-1975.

La finitude emporte tout, nous laissant le chagrin et la jouissance du souvenir.

L'éternité de Camille Bongou se conjugue désormais dans la mémoire des vivants.

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