Rabat — Le défi de rétablir la sécurité et la paix, que de nombreux peuples dans le monde ont perdu à cause des guerres et des conflits armés, exige le respect du droit international et la non-ingérence dans les affaires internes des États, a souligné mardi à Rabat, le président de la Chambre des Représentants, Rachid Talbi El Alami.
S'exprimant à l'ouverture du "Congrès du futur", organisé par le Parlement marocain avec ses deux Chambres, en collaboration avec la "Fondation des Rencontres du Futur", la Chambre des Députés et le Sénat de la République du Chili, M. Talbi El Alami a relevé que cela requiert aussi l'adoption de la démocratie comme mode de gouvernance, notant que dans un système international marqué par une fragmentation multiple et la résurgence des alliances et des blocs dans les relations internationales, il est impératif d'adopter une stratégie de prévention des crises.
Dans un monde en constante transformation, il est essentiel d'œuvrer pour la paix, la sécurité et la stabilité, en tant que conditions indispensables pour le développement, le progrès et l'investissement, ainsi que pour offrir des opportunités d'emploi aux jeunes et leur ouvrir de nouveaux horizons, a-t-il indiqué, rappelant que le pilier fondamental du système international, du droit et des relations internationales demeure le respect de la souveraineté des États et de l'intégrité de leurs territoires nationaux.
Abordant la centralité de l'être humain dans la construction de l'avenir, M. Talbi El Alami a mis en avant l'importance d'investir dans l'éducation, la formation, l'enseignement et la revalorisation de l'école et des espaces publics, ainsi que de la lecture, des livres et du savoir, dans le but de protéger les jeunes contre les usages négatifs de la technologie et de promouvoir son emploi pour le développement d'une connaissance positive.
Il a également souligné que les pays du Nord et, de manière générale, les pays riches, doivent prendre conscience que l'avenir de leurs peuples est intrinsèquement lié à celui des peuples du Sud, que la mondialisation ne peut se réduire à la consommation et au commerce dans une seule direction, mais plutôt à une ouverture, une acceptation de l'autre, une solidarité et un échange de connaissances, de compétences, de technologies et d'investissements selon une logique de gagnant-gagnant, ajoutant que la migration ne peut continuer à être sélective, facilitant uniquement la fuite des cerveaux du Sud vers le Nord.
Mettant en exergue le rôle crucial que joue les parlements, M. Talbi El Alami a fait savoir qu'il s'agit d'une conférence, sans arrière-pensées ni agenda préétabli, qui a pour unique objectif la préoccupation pour une meilleure qualité de vie pour les gens et la promotion de la coexistence, la paix, la sécurité, la stabilité, la prospérité partagée et du partage des bénéfices de la science et du savoir.
D'autre part, il a affirmé que l'Humanité s'efforce d'inverser les indicateurs des dérèglements climatiques et de la dégradation de l'environnement, notamment par la production d'énergie à partir de sources renouvelables, ajoutant que cela soulève de nouveau la question de l'égalité des chances et de la solidarité mondiale en termes d'accès aux technologies et aux innovations utilisées dans les projets d'économie verte.
S'agissant des défis climatiques, M. Talbi El Alami a relevé que les crises alimentaires s'aggravent, faisant de la garantie de la sécurité alimentaire un enjeu géostratégique, appelant à continuer à plaider pour la justice climatique en faveur de l'Afrique, de l'Amérique latine et, de manière générale, des pays du Sud qui sont les plus touchés, en mettant en oeuvre des mécanismes de financement permettant de surmonter les conséquences des dérèglements climatiques et en facilitant le transfert de technologies vertes du Nord vers le Sud.
Le Maroc, sous la conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, a beaucoup à offrir face aux défis et aux problématiques du XXIe siècle, à travers ses projets dans le domaine de l'économie verte, son rôle dans la promotion de la paix régionale et mondiale, ainsi que ses initiatives de solidarité envers ses frères en Afrique, a-t-il conclu.
Cet événement constitue une occasion d'échanger des points de vue entre parlementaires, responsables gouvernementaux, scientifiques, chercheurs et acteurs clés sur les questions qui concernent l'avenir de l'humanité.
Cette édition aborde plusieurs questions d'actualité, notamment les défis auxquels le monde du futur est confronté, le changement climatique, les migrations internationales, le renforcement de la paix et de la sécurité dans le monde, la sécurité alimentaire, la coopération Nord-Sud, les défis mondiaux en matière de santé, la transition énergétique et ses perspectives, les transformations des relations humaines et des liens sociaux au XXIe siècle, les impacts de l'intelligence artificielle sur l'économie et la société, la promotion de la tolérance et de l'égalité des sexes, ainsi que l'Afrique en tant que continent d'avenir.
L'organisation de cette édition au Royaume du Maroc, pour la première fois dans un pays africain, consacre la position du Royaume en tant que pôle de réflexion scientifique sur les questions intéressant les pays et peuples africains et du Monde arabe, ainsi que dans le domaine de la coopération Sud-Sud.