Les discussions de « Tumaini », organisées sous l'égide du Kenya, entre le gouvernement sud-soudanais et des groupes d'opposition non-signataires de l'accord de paix de 2018, ont été suspendues. En cause, notamment, un désaccord entre les différentes parties. Détails.
Au Kenya, les discussions de paix « Tumaini » (« espoir » en kiswahili) sont de nouveau suspendues. Elles se tiennent à Nairobi et impliquent le gouvernement du Soudan du Sud et les groupes armés non-signataires de l'accord de paix de 2018, avec la médiation des autorités kényanes.
La délégation gouvernementale sud-soudanaise affirme devoir rentrer à Juba pour consultation. Rien d'anormal, selon la médiation kényane, qui assure que « des progrès significatifs ont été réalisés ».
Autre son de cloche, du côté des groupes armés et partis d'opposition. Lual Dau, le porte-parole de l'Alliance des mouvements d'opposition du Soudan du Sud, considère que les discussions sont dans l'impasse.
« Certains acteurs sont trop préoccupés par leurs propres desseins politiques »
Les différentes parties s'étaient mises d'accord sur quatre axes de travail : la relation entre l'accord en cours de négociation et celui signé en 2018 (le nouveau texte sera-t-il une simple annexe ou viendra-t-il remplacer le précédent accord de paix ?), la mise en place des mécanismes de paix, le partage des responsabilités, et enfin le calendrier des futures élections (puisque les générales de décembre ont été annulées).
Mais la délégation gouvernementale vient de balayer d'un revers de main cet agenda, selon l'opposition. « Certains acteurs gâchent tout car ils sont trop préoccupés par leurs propres desseins politiques », se désole Edmund Yakani, directeur exécutif de l'Organisation pour le progrès et l'autonomisation. Il appelle à plus de responsabilité. Les discussions devraient reprendre début janvier.
Après plusieurs mois d'arrêt, ces négociations avaient repris début décembre, suite à la visite du président kényan William Ruto à Juba. Elles devaient aboutir à un accord avant Noël.
Le Soudan du Sud peine à se remettre d'une guerre civile brutale de 2013 à 2018 entre les forces fidèles à Salva Kiir, l'actuel président du pays, et son désormais adjoint, Riek Machar. Guerre qui a tué environ 400 000 personnes et chassé des millions de personnes de leurs foyers.