Bien qu'il n'ait pas obtenu de portefeuille ministériel, il a marqué les esprits pendant la campagne électorale, tantôt en déboulonnant le «mythe du 4 à 14», condamnant les attaques communales du MSM contre Shakeel Mohamed, ou encore en mettant en avant les mesures destinées aux artistes et les défis majeurs à relever. On le voit aussi très actif sur le terrain aux côtés de ses colistiers, avec leurs mandants. Entre enjeux et priorités, le professionnel des médias élu au n° 9 (Flacq-Bon-Accueil) fait le point sur les projets pour sa circonscription.
Vous vous retrouvez, malgré votre parcours professionnel et vos idées politiques pertinentes, comme «backbencher» au Parlement. Comment réagissez-vous à cela ?
Le parcours de quelqu'un ne détermine pas s'il sera ministre ou non. Seul le Premier ministre a la prérogative de nommer son Cabinet. Pour moi, être député est déjà un privilège. J'en profite pour apprendre les rouages de l'Assemblée. Un jour, j'ambitionne de diriger un ministère, mais, pour l'instant, je me contente de représenter ma circonscription et d'aider mes mandants.
Lors de votre première séance parlementaire, vous avez sollicité l'intervention du ministre Patrick Assirvaden au no 9, qui connaît des problèmes majeurs d'approvisionnement et de qualité de l'eau. Comment comptez-vous résoudre le problème ?
L'eau reste le principal défi dans la circonscription et, depuis trois semaines, je me bats pour essayer de résoudre le problème. Mon constat est que la Central Water Authority (CWA) est une institution pourrie (NdlR : lors de la réunion des stakeholders le 4 décembre avec les députés des nos 9 et 10 pour résoudre les problèmes, l'absence de la CWA a été déplorée). Nous avons pris beaucoup d'engagements en ce sens avec les habitants et je compte, avec mes colistiers (NdlR, Anil Bachoo et Chandraprakash Ramkalawon) entamer une réunion avec la CWA et la Water Resources Unit très prochainement pour trouver des sources d'eau et en tirer des solutions appropriées pour assurer une distribution adéquate.
**Vos discours politiques ont également été axés sur la construction d'une piscine à Flacq, initialement proposée par le PTr mais abandonnée par le MSM. Où en est-on **
La piscine est l'une de mes priorités. Je trouve regrettable qu'en 2014, Rs 80 millions aient été allouées et un lieu identifié pour cela, mais que dix ans après, le projet n'a pas abouti et que l'argent s'est volatilisé. Je déplore que sur un prime land identifié pour ce projet, le MSM a décidé d'y construire un futsal five, ce que je juge une très mauvaise utilisation d'un espace qui aurait pu être optimisé. Je me battrai pour que durant mon mandat, la piscine devienne réalité. Actuellement, les habitants doivent aller jusqu'à Calebasses, Côte-d'Or ou Rivière-du-Rempart pour s'adonner à la natation.
Vous avez également fait part de vos inquiétudes concernant le fléau de la drogue ces cinq dernières années. Comment comptez-vous surmonter ce défi ?
Comme tout le pays, le n° 9 n'est pas une exception et a été infesté par la drogue. Néanmoins, nous avons une approche humaine et compassionnelle, où nous ne nous focalisons pas sur la stigmatisation des toxicomanes, mais les traitons comme des victimes et des patients. La difficulté est à double volet : le gouvernement actuel doit d'abord faire la différence entre le trafic de drogue, qui doit être stoppé à tout prix, et la lutte contre la consommation de drogue, qui implique de traiter les toxicomanes. Il y a de multiples projets dans ce sens au n° 9, dont l'un est que le diocèse veut créer un centre de désintoxication à la Résidence Argy, pour lequel trois arpents de terrain ont été mis à disposition grâce à des initiatives de Corporate Social Responsibility et il n'attend que le soutien de l'État. Nous allons entamer ce projet et j'espère apporter ma pierre à l'édifice car il est louable et mérite d'être soutenu.