Le Tribunal de paix de Kinshasa-Ngaliema a condamné, lundi 16 décembre, l'influenceuse Denise Mukendi Dusauchoy à trois ans de prison pour faux bruits, faux en écriture et injures publiques à l'égard de l'opposant politique Jacky Ndala et des services de renseignement congolais.
Le 4 décembre dernier, le ministère public avait requis huit ans de prison. Mais le juge de paix en a décidé autrement, étant donné que le taux de peine reconnu à un tribunal de paix par la loi ne peut pas excéder cinq ans.
Ce jugement fait suite à une vidéo devenue virale sur la toile, dans laquelle Denise Mukendi révèle que Jacky Ndala aurait subi un viol lors de sa détention à l'Agence nationale des renseignements (ANR) en 2022.
Des quolibets s'en étaient suivis entre elle et Jacky Ndala sur les réseaux sociaux. Puis un mandat d'amener avait été lancé contre l'influenceuse par la justice. Elle sera appréhendée dans sa fuite à partir de Brazzaville par les services de sécurité qui vont momentanément la détenir avant de la transférer au parquet de la Gombe.
Au cours d'une instruction pré-juridictionnelle, Denise Mukendi a été chargée et placée sous mandat d'arrêt provisoire à la prison centrale de Makala.
Jacky Ndala, s'estimant victime d'une sodomie révélée par l'influenceuse, se constitue partie civile d'abord au premier procès devant le Tribunal de paix de Ngaliema. Il réclame réparation et accuse l'influenceuse notamment d'injures publiques et de complicité avec ses bourreaux violeurs présumés de l'ANR.
Il finit par se désister. Mais il est à son tour poursuivi devant le Tribunal de paix de Kinkole par le Parquet qui requalifie ses accusations de sodomie en propagation de faux bruits.
Contre sa demande d'être médicalement expertisé par un médecin pour étayer ses allégations, le parquet le place en détention préventive à Makala d'où il attend aussi un verdict depuis une semaine.
Les avocats de Denise Mukendi promettent de faire appel contre ce jugement qu'ils qualifient d'injuste.