L' Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) et l'Institut Pasteur de Dakar, avec le soutien du Fonds Mondial ont lancé hier, lundi 16 décembre, un projet stratégique pour renforcer la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) en Afrique de l'Ouest. Une assemblée générale qui a réuni des décideurs, microbiologistes et techniciens de laboratoire de la CEDEAO pour valider le projet WARIL-EQA-RAM, visant à améliorer la qualité des laboratoires et à créer un réseau collaboratif régional.
La résistance aux antimicrobiennes ne concerne pas uniquement la santé humaine, elle l'est aussi pour la santé animale à cause de l'utilisation des antibiotiques qui peut être nuisible pour l'humanité si elles sont mal prises. Pour une régulation de ces molécules, l' Organisation Ouest-Africaine de la Santé (OOAS) et l'Institut Pasteur de Dakar, avec le soutien du Fonds Mondial ont lancé hier, lundi 16 décembre, un projet stratégique pour renforcer la surveillance de la résistance aux antimicrobiens (RAM) en Afrique de l'Ouest. Une rencontre qui s'est ouverte à l"institut Pasteur de Dakar. Pour les organisateurs, l'objectif de cet événement est de générer des données fiables et précises pour mieux répondre à cette menace mondiale.
« Cet événement marque un tournant crucial pour harmoniser les efforts et renforcer la réponse collective ouest-africaine face à la résistance aux antimicrobiens », relève-t-on sur la note de presse.
Pour le conseiller technique numéro 1 du ministre de la santé et de l'action sociale (Msas), venu présider la cérémonie, les résistances antimicrobiens concernent actuellement même le secteur de la pêche avec l'aquaculture mais aussi le secteur agricole avec l'agriculture et même le service du commerce.
« C'est une question qui est holistique. Il faut voir la résistance aux antimicrobiennes à partir de la prescription jusqu'à la délivrance par le pharmacien, mais aussi jusqu'à l'administration, c'est-à-dire à la prise du médicament par le patient. Suivant cette chaine, vous voyez que ces différents secteurs ont des déterminants qui ne sont pas forcément ceux sanitaires. D'où la nécessité d'avoir non seulement une vision holistique, mais une approche qui va permettre à chacun de ces secteurs dont j'ai cité de pouvoir faire des interventions sur les déterminants impactant négativement sur la question de la résistance aux antibiotiques » a fait noter Mamadou Sarr. Et d"ajouter : « pour ceux qui ont de la mémoire, nous n'avons pas oublié la résistance à la chloroquine, avec les problèmes que ça a créés pour la prise en charge du paludisme, mais aussi l'impact économique que cette question a eu pour nos faibles économies ».
Au niveau de l'Institut Pasteur de Dakar, le responsable du pôle de microbiologie Dr Yahya Dieye a fait comprendre que leur apport dans cette lutte va être orientee sur la partie technique. « Nous sommes un laboratoire qui réalise en pratique ce qu'on appelle les évaluations extrêmes de la qualité. Donc, nous allons concevoir des tests, les élaborer et les envoyer au laboratoire des 15 pays participants. Et ces laboratoires vont tester ces échantillons, vont nous les donner et nous, on va les évaluer pour voir quels sont les laboratoires qui ont besoin d'être renforcés. De sorte que l'objectif final, est qu'en Afrique de l'Ouest, les laboratoires soient très armés pour lutter contre la résistance aux antimicrobiens qui est très important ». Et d'ajouter : « il y a une chose qu'il faut garder à l'esprit. Il y a des recherches très poussées qui ont montré que l'Afrique de l'Ouest est la région du monde où la résistance aux antimicrobiens tue le plus ».
Rappelons que ledit projet va continuer jusqu'à la fin de 2026.