Sorti en 2019 et réalisé par Mamadou Dia, « Le père de Nafi » est un long métrage sénégalais qui met en exergue l'affrontement de deux visions au sein d'une famille.
Mamadou Dia est né et a grandi à Matam, une petite ville au Nord du Sénégal, tout près de la Mauritanie. Après des études à l'université de Dakar, il a satisfait à un concours dans une école de communication et de journalisme. Il a travaillé comme journaliste pendant près de 10 ans jusqu'à ce que lui qui, enfant, n'a pas eu le droit d'aller au cinéma, se laisse gagner par l'envie de faire du cinéma, au point de postuler et d'être accepté à la Tisch School of the Arts de l'Université de New York. Après plusieurs courts métrages, il a réalisé "Le Père de Nafi", son premier long métrage, un film sélectionné dans plusieurs festivals et qui, en particulier, a été doublement récompensé à Locarno 2019 : meilleur premier film et Léopard d'or de la section « Cinéastes du présent ».
« Le père de Nafi » se déroule à Matam, une petite ville du Sénégal. Là, deux frères s'opposent à propos du mariage de leurs enfants. Deux visions du monde s'affrontent, l'une modérée, l'autre radicale. Les jeunes Nafi et Tokara rêvent, eux, de partir étudier à Dakar, la capitale, et de vivre avec leur époque. À la manière d'une tragédie, et alors que s'impose la menace extrémiste, les amoureux doivent trouver un chemin pour s'émanciper des conflits des adultes.
Si, au départ, le film laisse entrevoir l'inceste comme sujet central de cette fiction, très vite il surprend le spectateur par le déploiement du scénario qui sur fond de la rivalité entre deux frères met en évidence la question de la nature humaine sur la base de philosophie, de religion, de politique. Au-delà de la radicalité avec des visions du monde différentes, « Le père de Nafi » appelle à réaliser qu'au-delà des divergences humaines, les hommes devraient apprendre à cohabiter dans la paix, la joie et la compréhension mutuelle. Faire en sorte que la différence devienne une force et non source de division.
Dans ce long métrage, drame d'environ 1h 49 tourné en langue locale, les personnages se montrent investis dans leur rôle. Ce qui captive le spectateur de bout en bout de la trame. Il s'agit, entre autres, d'Alassane Sy, Saikou Lo, Penda Sy, Aïcha Talla, Mamadou Bayo Sarr, Alassane Ndoye, etc.