Les populations civiles font toujours les frais de la guerre que se livrent les factions rivales et les efforts diplomatiques sont dans l'impasse.
La diplomatie marque le pas alors que les combats sont chaque jour plus meurtriers entre l'armée et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR).
Les deux parties en conflit ont intensifié, ces dernières semaines, les frappes sur les zones résidentielles ou sur des cibles civiles, faisant plus de 200 morts, selon un décompte de l'Agence France Presse, réalisé à partir de responsables officiels, de la société civile et d'avocats prodémocratie.
La "gravité" de la crise au Soudan, ravagé par plus d'un an et demi de guerre civile, n'est pas comprise par la communauté internationale, a déploré ce lundi le coordinateur régional du Haut-Commissariat de l'Onu pour les réfugiés, Mamadou Dian Balde.
Des femmes violées
Human Rights Watch (HRW) pour sa part, accuse les Forces paramilitaires de soutien rapide et leurs alliés d'avoir commis des violences sexuelles dans le sud du pays.
"Des dizaines de femmes et de filles ont été violées dans le Kordofan-Sud depuis septembre 2023", affirme l'ONG qui précise que ces violences sexuelles constituent des crimes de guerre et qu'il est urgent que la communauté internationale intervienne de façon significative pour protéger les civils et rendre justice.
Une des pires catastrophes
Belkis Wille, chercheuse principale à Human Rights Watch, a rendu visite à des déplacés dans un camp dans la région des monts Nouba, dans l'Etat du Kordofan méridional, sous le contrôle du Mouvement populaire de libération du Soudan-Nord.
"Je suis entourée de familles qui sont venues ici depuis avril dernier à cause du conflit qui fait rage dans le pays. La région dans laquelle nous nous trouvons, dans les monts Nouba, est peut-être la partie la plus sûre du pays. Il n'y a pas de combats ici. Mais les personnes qui arrivent dans ce camp viennent de régions, dont certaines ne sont pas très éloignées, qui sont en proie à des conflits entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide. Ce conflit a privé les gens de nourriture et d'aide humanitaire. Les personnes à qui nous avons parlé dans ce camp ont été témoins de meurtres, de détentions, de tortures et de viols" explique la chercheuse.
Depuis son déclenchement, en avril 2023, cette lutte de pouvoir entre généraux a causé des dizaines de milliers de morts et déplacé quelque douze millions de personnes, dont plus de trois millions hors du pays, provoquant ce que l'Onu décrit comme l'une des pires catastrophes humanitaires dans le monde.
Les deux camps sont également accusés d'utiliser la faim comme arme de guerre et de bloquer ou piller l'aide humanitaire.