Alors que les premières élections sénatoriales de l'histoire du Togo auront lieu le 2 février prochain, plusieurs partis d'opposition ont d'ores et déjà annoncé qu'ils n'y participeront pas. Sur les quatre formations qui en sont issues à l'Assemblée, trois ont déjà fait part de leur décision de ne pas présenter de candidat. Dernière en date : L'ANC de Jean-Pierre Fabre, samedi 15 décembre.
Ils n'y voient rien d'autre qu'une mascarade électorale. L'Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre - qui en a fait l'annonce samedi 15 décembre - mais aussi les Forces démocratiques pour la République (FDR) de Paul Dodji Apevon et la Dynamique pour une majorité du peuple (DMP) de Brigitte Adjamagbo-Johnson l'ont d'ores et déjà fait savoir : eux ne prendront pas part aux premières élections sénatoriales de l'histoire du Togo qui auront lieu le 2 février prochain.
Depuis que chacune de ces formations a obtenu un siège de député aux législatives d'avril dernier, elles dénoncent des fraudes qui ont permis, selon elles, au parti UNIR au pouvoir d'obtenir la quasi totalité des sièges à l'Assemblée et de contrôler autant de grands électeurs, ceux-là même qui choisiront les sénateurs.
ADDI n'a pas encore fait part de sa décision
Mais les raisons qui les poussent à ne pas vouloir prendre part aux élections sénatoriales vont au-delà. L'ANC, les FDR et la DMP considèrent aussi la mise en place du Sénat comme une simple continuité de ce qu'ils qualifient de coup d'Etat constitutionnel, à savoir l'adoption d'une nouvelle Constitution instaurant un régime parlementaire au Togo. Alors que le front Touche pas à ma Constitution évoque, lui, à ce propos, « une marche forcée pour entrer dans la 5e république », il rappelle aussi que le début du mois de février coïncidera avec le 20e anniversaire de l'accession au pouvoir de Faure Gnassingbé.
Face à ces arguments, un cadre du parti Unir fait pour sa part remarquer que les dispositions relatives à la composition du Sénat n'ont pas changé par rapport à la Constitution précédente et que l'opposition dénonce une réforme déjà en vigueur.
Le 4e parti d'opposition à l'Assemblée, ADDI, n'a, quant à lui, pas encore annoncé sa décision. La formation d'Aimé Gogué se concerte, en tenant compte de la composition du corps électoral. Le Sénat togolais sera composé de 61 membres, dont 41 élus au suffrage indirect par les conseillers régionaux et municipaux. Les 20 autres seront nommés par le président Faure Gnassingbé.