Décédé dans la nuit du lundi 16 décembre 2024, l'opérateur économique Djanguinaba Barro a été accompagné à sa dernière demeure, le mardi 17 décembre 2024 à Diéri dans la province du Kénédougou (Orodara). Parents, amis, connaissances, acteurs du monde des affaires et hommes politiques ont présenté leurs derniers adieux à cette figure emblématique de l'économie burkinabè.
Telle une trainée de poudre, l'information du décès du géant du monde des affaires burkinabè, El hadj Djandjinaba Barro à l'âge de 95 ans, s'est répandue sur la toile tard dans la nuit du lundi 16 décembre 2024. Dans les groupes whatsApp, sur les pages Facebook, les publications se sont multipliées. Quelques coups de fil à des confrères et à certains hommes d'affaires proches du patriarche confirment cette grande perte pour le monde économique.
Parti du néant, ce magnat du monde de l'économie que le Burkina Faso pleure aujourd'hui, a su, de son vivant, se tailler une place de choix dans le gotha des affaires depuis les années 40. Djandjinaba Barro trônait sur un empire économique qui s'étend du transport de marchandises, de personnes, de carburant en passant par l'industrie agroalimentaire et le transit.
Président de la section territoriale de la Chambre de commerce et d'industrie du Burkina (CCI-BF) de Bobo-Dioulasso pendant 28 ans, Djandjinaba Barro était à la tête de plusieurs entreprises telles que la Société Barro (SOBA) créée en 1983, la Société de fabrication industrielle du Burkina-huilerie (SOFIB), la Société de transit, de commerce et d'industrie (SOTRACI) ainsi qu'actionnaire dans des sociétés comme la Nouvelle société sucrière de la Comoé (SN-SOSUCO), FASO PLAST, FASO Coton, etc.
Son acharnement au travail, sa détermination, son abnégation (des qualités qu'il a forgées depuis son jeune âge), lui ont valu plusieurs distinctions de la nation, dont la dernière, et la plus haute, est le commandeur de l'ordre de l'Etalon du Burkina Faso, reçue le 5 janvier 2019. Ce mardi 17 décembre 2024 à Diéri, village de la province du Kénédougou (Orodara) qui l'a vu naitre, le 30 décembre 1929, hommes politiques, hommes d'affaires, parents et connaissances, ont accompagné celui-là qui, dès le bas-âge, avait le sens des affaires. Ses proches et partenaires du monde des affaires retiennent de lui un bâtisseur dont les contributions ont façonné la ville de Bobo-Dioulasso.
« Nous n'avons pas les mots pour qualifier cette perte immense dans le monde des affaires du Burkina Faso. Djandjinaba Barro était un pilier depuis une cinquantaine d'années dans le monde des affaires », a indiqué le président de la délégation consulaire régionale des Hauts-Bassins, Al Hassane Siénou. La sagesse et les conseils permanents du disparu, a poursuivi M. Siénou, ont permis de garder la cohésion et la réconciliation entre les opérateurs économiques de Bobo-Dioulasso quand le bateau de la chambre de commerce tanguait.
C'est un père, un grand-père exemplaire et rigoureux que ses enfants et petits-enfants retiennent du disparu. « Il a été un papa qui nous a éduqués dans la rigueur, dans le respect de la parole donnée ainsi que dans l'abnégation au travail. On peut tout lui reprocher sauf les valeurs intègres en lui qui sont recherchées actuellement. Son départ laisse un vide mais, nous retenons qu'il a laissé un glorieux héritage avec des directives confiées à notre aîné Ousséni Barro qui est aujourd'hui comme un père pour nous », a témoigné le fils du défunt, Karim Barro.