La Cour de justice de la Commission de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) désapprouve les mesures prises par Baltasar Engonga Edjo'o, président actuel de l’institution, contre son prédécesseur, Daniel Ona Ondo. Elle exige la restitution des primes annulées et l’octroi de dommages et intérêts.
Souvenons-nous qu’en juillet 2023, Baltasar Engonga Edjo'o a annulé les primes exceptionnelles de fin de mandat accordées par l'administration de Daniel Ona Ondo, les jugeant irrégulières.
Cependant, Gabonreview précise que le 10 décembre dernier, la Cour de Justice Communautaire de la CEMAC a statué en faveur de Daniel Ona Ondo, reconnaissant la légalité de ces primes et ordonnant leur remboursement, ainsi que le versement de dommages et intérêts aux plaignants.
La même source nous informe que cette décision judiciaire affaiblit la position de Baltasar Engonga Edjo'o, déjà critiqué pour sa gouvernance et confronté à des scandales impliquant son entourage.
De son côté, bien que réhabilité par la Cour, Ona Ondo demeure sous le coup de critiques concernant la gestion de son mandat, notamment des allégations de mauvaise gestion et de spoliation institutionnelle.
Retour sur l’affaire qui a engendré une « malversation financière »
En juillet 2023, Baltasar Engonga Edjo'o, président de la Commission de la CEMAC, a pris la décision n°0060/CEMAC/C/P/DRH/DAJ visant à annuler des primes exceptionnelles de bonne séparation attribuées à certains fonctionnaires en mars et avril 2023.
Ces primes, instaurées à l'époque de l'Union douanière des États de l'Afrique centrale (UDEAC), récompensaient traditionnellement l'engagement et la qualité du travail des bénéficiaires.
Leur suppression a entraîné une baisse significative des rémunérations des fonctionnaires concernés, qui ont alors saisi la Cour de Justice Communautaire pour contester cette mesure et réclamer réparation. C'est ce que rapportent nos confrères de Conjonctures.net.
Il faut noter que la Cour a examiné en profondeur les arguments des deux parties et les preuves présentées. Les plaignants, quant à eux, tous fonctionnaires de la CEMAC, ont démontré que les primes exceptionnelles de bonne séparation s’inscrivent dans une coutume bien établie au sein de l’organisation communautaire, une pratique remontant à l’UDEAC.
Baltasar Engonga Edjo’o sous les projecteurs des autorités judiciaires
Baltasar Engonga Edjo’o, président de la Commission de la CEMAC, qui avait promis des réformes et de « remettre de l’ordre », fait désormais face à des « accusations d’autoritarisme », de conflits d’intérêts et à un scandale impliquant son fils, Baltasar Ebang Engonga, surnommé par la presse « le prince de la sextape ».
Ce dernier serait impliqué dans une affaire de vidéos à caractère sexuel, ternissant l’image de son père. Selon GabonReview, Baltasar Engonga Edjo’o qualifie ces accusations de « cabale médiatique », un contraste avec ses propres critiques envers son prédécesseur, Daniel Ona Ondo, dont les primes ont été validées par la Cour.
Ces événements reflètent des dissensions internes au sein de la CEMAC, susceptibles de freiner l'intégration économique en Afrique centrale. La Cour a souligné l'importance de respecter les pratiques établies et de garantir les droits des fonctionnaires communautaires, tout en indiquant que toute modification de ces pratiques doit être encadrée légalement et approuvée par les instances compétentes.