Dans le cadre de la relance de l'industrie pharmaceutique en Afrique, Michel Sidibé, Secrétaire Exécutif de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD) a appelé hier, mardi 17 décembre à Dakar, les acteurs à repenser complètement les approches et à passer à l'action.
Pour Michel Sidibé, Secrétaire Exécutif de l'Agence de développement de l'Union africaine (AUDA-NEPAD), la maladie mondiale se trouve en Afrique et pratiquement 25% des vaccins consommés au niveau mondial , les sont en Afrique.
« Nous ne produisons pas et il faut entre réaliste, nous sommes réellement dépendants de l'extérieur. Cette situation nous rend vulnérables, elle fragilise nos chaines d'approvisionnement, elle limite aussi notre capacité à réagir aux urgences sanitaires », fait-il remarquer.
Face à cette préoccupation, des experts dans le domaine pharmaceutique et médicale ont réfléchi sur un plan de fabrication pharmaceutique à mettre en place pour aller vers la souveraineté. De l'avis secrétaire exécutif du Nepad, Michel Sidibé, pour arriver à ce plan, il faut tout simplement repenser complètement les approches.
« Le plan de fabrication pharmaceutique de l'Afrique est plus qu'une vision en mon sens. C'est une nécessité pour renforcer vraiment la fabrication régionale. C'est garantir l'accès aux médicaments essentiels, c'est réduire notre dépendance aux importations, c'est assurer la souveraineté́ sanitaire de l'Afrique » a-t-il fait savoir.
Et d'ajouter : « cette rencontre est cruciale, elle doit nous permettre de passer à l'action. Nous devons nous aligner sur les étapes concrètes à suivre dont de renforcer la capacité de production locale, développer des infrastructures solides en Afrique et améliorer les systèmes règlementaires. Ce plan est conçu pour l'Afrique. Il répond à ses besoins spécifiques. Et j'insiste sur cette question des besoins spécifiques ».
Avec ledit plan adopté par les experts africains comme leur feuille de route pour développer l'industrie pharmaceutique, Michel Sidibé reste convaincu que, quelque part, « cette approche va inciter à fréquenter la recherche et le développement et pousser les jeunes chercheurs à pouvoir s'ajuster à ces besoins ».
Pour plus d'impacts et d'efficacité dans la mise en oeuvre, l"Afrique a ciblé 24 produits médicaux qui ont été́ très clairement identifiés. « Ces produits répondent aux défis sanitaires majeurs du continent. Ils ont été́ catégorisés en fonction des problèmes qui nous affectent quotidiennement, et plus particulièrement les problèmes des plus vulnérables », a soutenu l'ancien directeur de l'Onusida.
Pour le Sénégal qui a accueilli cette rencontre, le secrétaire général de l'agence de règlementation pharmaceutique, Alassane Mbengue a avancé : « Je sais que tous les pays du continent font des efforts pour améliorer leur cadre juridique, institutionnel, financier. Au Sénégal, je sais que l'Etat a dégagé́ une vision très claire. L'agenda national de transformation, la vision 2050, et la souveraineté́ pharmaceutique est l'auteur de cette politique ».
Et d'ajouter : « au-delà̀ de cette vision, nous avons, pour sa mise en oeuvre, un plan national de relance de l'industrie pharmaceutique locale, qui est porté par-là délibération à l'engagement au ministère de la Santé et de l'Action sociale. C'est un cadre qui permet, qui assure la coordination de l'ensemble des reformes qui ont été́ identifiées dans le cadre de la pharmaceutique. Et aujourd'hui, je dois dire qu'il y a un projet extrêmement important qui est en train d'entre fait à̀ ce niveau ».