Le maire de la commune de Keur Madiabel n'est plus de ceux qui pensent qu'avec l'actuel Code général des Collectivités territoriales, il sera facile d'assurer le développement au sein des communes. Après avoir procédé, samedi dernier, au vote du budget de sa commune, arrêté pour la prochaine année d'exercices à 127 millions de FCFA en rentrées et dépenses, et qui lui paraît modeste par rapport à la demande sociale et l'ampleur des programmes et projets, le maire Abdoulaye Diatta a invité à une révision complète du Code général des Collectivités locales. Car, selon lui, comme constaté dans la plupart des municipalités, les 40 millions de Fonds d'équipements mis à disposition par l'État sont encore loin de couvrir les investissements escomptés.
Quelques temps après la mise en oeuvre de l'Acte III de la décentralisation, et à l'aube de la création de pôles territoriaux, a indiqué le maire de Keur Madiabel, "il me semble que nous devons engager des réflexions beaucoup plus profondes afin de pouvoir responsabiliser davantage les maires et accroître le niveau de compétence qui leur sont affectées. Autrement dit les neuf (9) compétences initialement transférées". Pour lui, "il faut aller encore plus loin car les maires sont toujours en difficulté, si l'on prend l'exemple de l'eau et de l'assainissement. Des domaines où les maires ont toujours en face d'eux le matériel de réalisation alors que c'est une compétence qui ne leur est pas transférée".
Outre ces difficultés, Abdoulaye Diatta a, pour autant, estimé que, pour les neuf (9) compétences qui sont transférées aujourd'hui aux Collectivités locales, ces mesures ne sont accompagnées d'aucune ressource garantissant leurs exécutions. Si l'on fait le ratio, on se rend compte que la majeure partie des 557 Collectivités territoriales sont gérées par des cadres capables de dérouler n'importe quel programme ou projet ; ces compétences peuvent bel et bien être supportées. Et s'il existe des inaptitudes en termes de compétences, l'État doit avoir l'obligation de les renforcer ou les former et les doter des ressources nécessaires par rapport aux principes de l'administration territoriale (appels d'offres, suivi de marchés etc...)
Ainsi, en dépit de l'éclatement des Agences régionales de développement (Ard) au profit de nouvelles Agences départementales de développement (Add), pour la proximité et mieux cerner les besoins des mairies, ces réflexions proposent pour autant le rapprochement, surtout l'unification de l'Agence de développement municipal (Adm) et l'Agences de développement local (Adl).