Madagascar: Socioculturel - La société stagnante

L'espoir s'est effondré. Personne n'a envie de faire un bilan. L'année a été pénible, toujours ce triangle : la pauvreté, la famine et la maladie, entouré d'un cercle vicieux.

Dès le début du deuxième semestre de 2023, les prédicateurs de diverses disciplines avaient prévu que l'année 2024 serait très pesante. La persistance de la crise post-pandémie affecte la vie sociale conduisant à l'épuisement de la société. Celle-ci finit par accepter sa situation. Ce sentiment de découragement favorise en quelque sorte la renonciation, ce qui engendre une mutation socio-économique.

À ce phénomène, s'ajoute la passivité des Malgaches. Il leur semble qu'il n'y a aucune issue. Le seul moyen est de chercher de quoi se mettre sous la dent. Donc, plus le temps de discuter de politique. Inutile de réfléchir à l'avenir d'une nation fragile et misérable. « Ça ne changera rien ! ». Dans le sens propre du terme, Madagascar plonge davantage dans le noir. La coupure de courant l'empêche de voir plus clair. De surcroît, la pénurie d'eau l'a beaucoup affaibli... En outre, le climat n'a pas été clément cette année. Le cyclone Gamane n'a épargné personne, surtout dans la partie nord. Jusqu'ici, un arrière goût amer reste encore au fond de la gorge. La fatalité s'est ancrée dans l'esprit de chacun. Les dirigeants se sont tout de même rendus au chevet de la population, ce qui est bien entendu leur devoir. Étant traumatisée, cette dernière montre un comportement sans attente...

Les élections législatives et communales organisées respectivement le 29 mai et le 11 décembre ont également marqué l'année 2024. Malencontreusement, peu de citoyens ont répondu à l'appel. La phrase légendaire « Ça ne changera rien ! » en est effectivement la principale cause. « À quoi bon d'élire les candidats ? Ils sont tous pareils. Une fois confortablement installés, ils vont vite oublier leurs promesses. Alors que nous, le petit peuple, affrontons les mêmes difficultés voire des situations plus difficiles, les problèmes s'accumulent...», se lamente-t-on. Par conséquent, la campagne électorale a ressemblé peu de monde face à ces postulants et leurs balivernes. « Rien d'impressionnant ! ».

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