Observateurs de la vie politique et organisation qui oeuvre dans l'éducation citoyenne, le CNOE a une fois encore tiré sur la sonnette d'alarme afin d'attirer l'attention sur les différentes pratiques qui n'assurent pas la crédibilité des élections dans le pays.
Alors que la CENI a annoncé la publication officielle des résultats provisoires des élections communales et des conseillers communaux du 11 décembre avant le 25 décembre, la société civile, en l'occurrence le CNOE, a fait un constat négatif du déroulement des élections dans son ensemble et des mauvaises pratiques qui ne peuvent que décrédibiliser tout le processus électoral et n'assurent pas en même temps la sincérité du scrutin. Hier, l'organisation a tenu une conférence de presse et a dressé ainsi le rapport des faits qui ont marqué et pourront influencer l'issue des élections. Dans son désir de transparence, le CNOE demande la publication des résultats par bureau de vote.
Bulletin pré-cochés
En effet, le CNOE a révélé les différentes fraudes qui ont émaillé le processus électoral alors qu'il souligne que le scrutin s'est globalement déroulé dans le calme et sans incident. Il indique entre autres l'existence des confusions sur certains matériels de vote. « A Befintina, Amboanara, Andohadoatra (Nosy Be Hell-Ville) des bureaux de vote ont été déplacés au dernier moment », a même fait noter le CNOE, avant d'insister que « des bulletins pré-cochés ont été trouvés à Antafinambiatra, Daresalam (Nosy Be Hell Ville), AMbohitsoa Tana II et à Anosibe Tana IV ». Le CNOE va même jusqu'à indiquer que « des personnes qui ne sont pas sur la liste électorale d'un fokontany faisaient partie des membres des bureaux de vote ».
Calculs politiques
L'organisation n'a pas oublié de glisser quelques mots concernant les ordonnances durant ces dernières échéances électorales. En effet, elle n'est pas convaincue par son utilisation qu'elle juge motivée par des calculs purement politiques et à l'origine d'une totale confusion. Elle a d'ailleurs souligné que des personnes qui sont inscrites dans ces ordonnances n'ont même pas pris part au vote.
L'achat indirect des voix fait également partie des faits que l'organisation a dénoncé, tout en signalant l'existence des distributions des tickets et enregistrement des noms des électeurs pour recevoir des kilos de riz ou encore autres gadgets. « Les programmes sociaux du gouvernement et les activités du parti ont été complètement mélangés pendant la campagne, notamment à Antananarivo Renivohtra », a poursuivi le CNOE, tout en s'interrogeant : «l'argent utilisé pour l'achat de riz et des autres produits qui ont été distribués était-il celui du parti ou celui de l'Etat ? ».
Consolation
Devant cette situation le CNOE indique que pour les perdants, dénoncer les fraudes électorales devient une simple consolation. « La perte de confiance vis-à-vis du Tribunal et les organes qui s'occupent des élections gagne du terrain », a-t-il enchaîné. Il a d'ailleurs soutenu que les informations officielles de la Commission Electorale Nationale Indépendante n'ont pas répondu aux besoins de la population. Cela a laissé la place, selon les explications, aux rumeurs. Quoi qu'il en soit, le CNOE demande l'amélioration du système électoral afin d'avoir des élections plus crédibles.