«Ils ont déjà ouvert des ateliers pour nous. Lorsque nous quitterons ici, nous irons travailler pour nous-mêmes et gagner de l'argent.»
La vingtaine révolue, Georgette Kahindo fait partie des deux cent quatre personnes formées à divers métiers grâce à un projet du Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRC-S), en faveur des ex-combattants, jeunes à risques et femmes vulnérables.
Pendant six mois, ils ont appris la coupe et couture, la menuiserie, la pâtisserie, la mécanique, la conduite automobile, la coiffure, l'esthétique et la savonnerie.
Le 16 décembre, à la clôture de la formation, ils ont reçu une dotation pour se lancer dans des activités liées à leur formation.
Ceux qui ont appris la pâtisserie ont notamment reçu chacun un four moderne, un malaxeur de pâte motorisé, des machines électriques, des sacs de farine et de sucre. Pour la filière coupe et couture, les personnes formées ont reçu des machines à coudre et pédalier, des machines à broderie, des machines à dessin, du tissu pour doublure, des pagnes et des fers à repasser.
Les bénéficiaires « ont désormais l'opportunité de se lancer dans un parcours professionnel et de construire un avenir meilleur pour eux-mêmes ainsi que pour leurs familles. Ces ex-combattants, jeunes à risque et femmes vulnérables ont un immense potentiel et leur réussite contribuera à la prospérité de notre communauté », a déclaré le commissaire Jacob Nyofondo, maire de Beni et président du cadre de concertation urbain du PDDRC-S.
Le but de ce projet est de favoriser la réinsertion sociale de ces personnes. Pour les ex-combattants, il s'agit de les éloigner définitivement de la tentation de regagner les rangs des groupes armés. Pour les jeunes défavorisés et les femmes vulnérables, il est question de leur proposer une perspective par le travail et l'autonomisation.
« Personnellement, j'avais choisi la pâtississerie et, grâce à cette formation, je me sens vraiment bien intégrée dans ma famille. Grâce à la pâtisserie, je ne peux plus dormir la faim au ventre et mes enfants n'iront plus mendier. Chaque matin, ils iront à l'école après avoir pris du thé et du pain », se réjouit ainsi Adidja Kisukolu.
Le projet initié par le Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation (PDDRCS) pour préparer les bénéficiaires à une réinsertion communautaire responsable a coûté 118 000 dollars, financés à 80% par la MONUSCO.
Un appui salué par le chef d'antenne PDDRC-S à Beni, Omar Kavota :
« C'est l'occasion de saluer à sa juste valeur l'apport de la MONUSCO qui a accepté d'appuyer le PDDRC/S à travers ses projets pour accompagner la réinsertion des ex-combattants et partant, des membres de la communauté, étant donné que le ratio est de 1+2, c'est-à-dire un ex-combattant plus deux membres de la communauté [qui bénéficient du projet]. »