Liberia: Incendie de l'assemblée nationale à Monrovia - Une enquête libre et indépendante s'impose

L'incendie a détruit plusieurs parties du bâtiment du Capitole qui abrite le parlement libérien.
18 Décembre 2024

Les Libériens n'en reviennent pas ; tant ils sont encore sous le choc. En effet, ils se sont réveillés, hier, 18 décembre 2024, dans la douleur, pour ainsi dire, découvrant leur capitale Monrovia recouverte d'une épaisse fumée noire. Très vite, ils comprirent qu'il s'agit d'un incendie qui s'est déclenché au Capitol, siège de la Chambre des Représentants que l'on appelle dans bien des pays francophones, l'Assemblée nationale.

Toute chose qui rappelle les événements survenus en 2014 au Burkina Faso où l'hémicycle avait été ravagé par un grave incendie. Mais la comparaison s'arrête là. Car, si à Ouagadougou, l'origine de l'incendie était très bien connue puisqu'il avait été provoqué par des manifestants qui voulaient en découdre avec les députés réunis en session extraordinaire à l'effet de voter la révision de la Constitution devant permettre à Blaise Compaoré de prolonger son mandat à la tête de l'Etat, il en va autrement à Monrovia où l'heure est aux interrogations.

L'incendie de l'Assemblée nationale est-il accidentel, c'est-à-dire provoqué par un court-circuit ou autres ? Ou bien est-il d'origine criminelle ? Autant de questions que les Libériens se posent sans réponse. Pour le moins, on sait que l'incendie intervient au lendemain d'une manifestation de soutien au président de l'Assemblée nationale, destitué de son poste. Ce qui a donné lieu à plusieurs arrestations dont celle d'un proche collaborateur de l'ex-président George Weah. Faut-il y voir un lien de cause à effet ? Seule une enquête libre et indépendante pourrait situer les responsabilités.

Le Libéria n'a plus besoin de ça

Car, les hommes politiques sont ainsi faits qu'ils sont capables de tout. Du meilleur comme du pire ! Ils peuvent brûler un pays pour griller leur maïs surtout quand leurs intérêts sont en jeu. En pareille situation, il faut non seulement se garder de jeter l'anathème sur qui que ce soit, mais aussi ne chercher à absoudre personne, dans l'espoir que les fins limiers travailleront à démêler l'écheveau.

Cela est d'autant plus nécessaire qu'en politique, tous les coups sont permis. Qui sait d'ailleurs si l'incendie n'a pas été provoqué par le pouvoir dans le souci d'en découdre avec l'ex-président George Weah et ses proches ? Rien n'est à exclure d'autant que les rapports entre les deux camps, on le sait, sont loin d'être amicaux. Cela dit, il ne faudra pas que l'incendie de l'Assemblée nationale à Monrovia donne lieu à une chasse aux sorcières au risque de voir le pays basculer avec tous les risques que cela comporte. Le Libéria, faut-il le rappeler, qui revient de loin, n'a plus besoin de ça. Il aspire au progrès social et économique qui, on le sait, ne peut être atteint que dans l'union et la concorde nationales.

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