Le champion du monde de pétanque en triplette en 1999, Christian Andriantseheno, dit Racle, est de passage au pays. Il a fraîchement ravi la médaille d'argent au championnat du monde à Dijon.
Pourquoi n'avez-vous pas joué la demi-finale et la finale ?
Je savais que les Français allaient attaquer à fond. Ils savaient que nous sommes très forts en tir. Ils feraient tout pour nous obliger à pointer. Le staff technique avait demandé mon avis et j'avais proposé de ne pas jouer la demi-finale. J'attendais juste l'occasion si je devais entrer en jeu. Donald pouvait bien assurer le milieu et la pointe. Je doutais surtout de Zigle, car il était trop occupé et concentré sur le concours de tir. Sa condition physique était en baisse... Sa performance était au plus haut niveau et il était le meilleur tireur à ce championnat du monde. Je n'ai pas non plus joué la finale. Ce n'était d'ailleurs pas nécessaire que j'intervienne, car mes coéquipiers avaient bien assuré. Nous avons payé la casse à six points, mais je ne regrette pas la décision. Les boulistes comprennent sûrement un tel cas.
Les amoureux de la discipline vous donnent du tort d'avoir voulu trop bien faire et faire du spectacle, tirer au lieu de pointer en finale...
C'était d'abord une décision commune. Cela n'avait rien à voir avec du spectacle ou vouloir trop bien faire. À ce stade de jeu, quand on a la gagne, il ne faut jamais lâcher. On ne savait pas si nous aurions encore la gagne, surtout face à une telle grande équipe. Il faut profiter de chaque occasion au moment de la gagne et ne jamais donner aucune chance à l'équipe adverse. Quand on a l'occasion de remporter et de boucler la partie, il ne faut pas hésiter, sans penser bien évidemment au côté négatif. Supposons que Donald ait réussi son carreau et que nous ayons gagné. Cela n'a rien à voir avec le spectacle.
Comment avez-vous trouvé votre parcours à ce championnat du monde ?
On rencontre toujours des difficultés à de telles compétitions de haut niveau. Il suffit de savoir gérer chaque partie. Nous avons eu du mal, par exemple, à nous imposer contre Tahiti, mais nous avons su gérer. Heureusement que nous avons eu une bonne préparation. Et notre atout cette fois-ci était d'avoir eu à nos côtés un coach mental, pour la première fois de l'histoire de la pétanque malgache. Les joueurs se sentaient libérés sur le terrain à chaque fois que nous jouions. Il nous a donné des conseils avant et après chaque partie. Il nous a appris comment nous déstresser, nous concentrer, et ce qu'il fallait faire face à une boule importante.