Selon l'Association pour les droits humains et l'amitié (Adha), organisation de défense des droits humains basée à Dakar, 83 migrants sénégalais sont actuellement bloqués au Niger, après avoir été refoulés par l'Algérie et la Tunisie. « Nous appelons le président de la République à affréter des vols cargo », souligne Pape Ibrahima Diagne, membre de Adha.
Plus de 60 000 Sénégalais ont rejoint les Canaries, îles espagnoles, de façon clandestine en 2024, dont quasiment 58 000 par la mer : c'est le nombre record avancé par l'Association pour les droits humains et l'amitié (Adha) à Dakar. L'organisation de protection du droit des migrants qui, à l'occasion de la Journée internationale des droits des migrants, a appelé le Sénégal à mieux faire pour éviter que ses citoyens ne choisissent l'immigration clandestine.
« Ils ne demandent qu'une seule chose, c'est de revenir chez eux »
L'organisation a également lancé un appel à rapatrier 83 Sénégalais bloqués au Niger après avoir été refoulés par l'Algérie et la Tunisie, certains étant arrivés depuis cinq mois. Une problématique récurrente souligne Pape Ibrahima Diagne, membre de Adha. « Ces 42 migrants, 42 compatriotes, qui ont été refoulés et expulsés d'Algérie, qui ont dû marcher jusqu'à Agadez - dans une zone on va dire désertique, et, à côté il y a les jihadistes - sont dans des conditions extrêmement difficiles, inhumaines. Donc, ils demandent à l'État du Sénégal de les rapatrier. Ils ont fait là-bas un mois et quelque », souligne-t-il au micro de notre correspondante Léa-Lisa Westerhoff.
« Il y a aussi 41 personnes qui ont passé plus de temps, c'est-à-dire cinq mois, qui sont là-bas, qui ne demandent qu'une seule chose, c'est de revenir chez elles. C'est la raison pour laquelle, nous lançons ce cri du coeur, que nous appelons le président de la République à se saisir de cette affaire-là, d'affréter des vols cargo. Si le Sénégal n'a pas les moyens, ils peuvent appeler les Nations unies, ou demander aux transporteurs qui sont là d'amener des bus pour qu'on les rapatrie. »
Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, élu en mars et confronté à son tour à la succession des drames de la migration clandestine, a promis une « traque sans répit » du trafic de migrants, et assuré que le gouvernement travaillait « d'arrache-pied » à des politiques contre le chômage des jeunes.