Kenya: L'opérateur télécom Safaricom dans le collimateur de Reporters sans frontières

Safaricom propose une large gamme de forfaits de données.

Au Kenya, Reporters sans frontières demande à Safaricom, de mettre un terme à sa campagne de harcèlement contre le journal The Nation. Dans un communiqué publié hier, mercredi 18 décembre, RSF affirme que le premier opérateur télécom du Kenya fait pression sur le quotidien pour qu'il retire une enquête publiée fin octobre. Cette enquête révèle que Safaricom a partagé des données personnelles de clients avec les services de renseignement kényans, en dehors de canaux légaux.

Lettres de menaces, intimidation, pression financière... selon RSF, Safaricom ne recule devant rien pour soumettre le groupe de média The Nation. Le géant télécom du Kenya a commencé par menacer le journal de poursuites judiciaires. Dans une lettre datée du 31 octobre, Safaricom demande le retrait de l'enquête et la publication d'un démenti, sans quoi une procédure en diffamation sera entamée.

L'opérateur kényan a ensuite retiré ses publicités des colonnes du quotidien. Une perte colossale pour le journal. Safaricom est l'un des plus importants annonceurs du pays, avec un budget de 5 millions de dollars par mois.

Début novembre, une mystérieuse campagne de dénigrement en ligne a aussi commencé sur les réseaux sociaux kényans. Le hashtag « Qu'est-ce que le Nation vous cache ? » se répand sur la toile. La rumeur court que le quotidien fait l'objet d'une enquête de la part du Conseil des médias kényans. Rumeur rapidement démentie par cette organisation.

Safaricom ne s'en prendrait pas qu'au journal The Nation. La Commission kényane des droits de l'homme affirme avoir également fait l'objet d'intimidations. Mi-novembre, cette organisation avait publié une lettre ouverte à destination de l'opérateur afin de demander des comptes.

En 2018 déjà, l'association Internet Sans Frontières publiait à Paris, un rapport qui dénonçait des conditions générales d'utilisation et des politiques de confidentialité de la Sonatel, détenu à 40% par Orange au Sénégal et de Safaricom au Kenya qui ne protègeaient pas suffisamment la liberté d'expression et la vie privée des utilisateurs.

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