Il était faux de croire qu'elles s'étaient calmées, les vagues déclenchées par les révélations du mystérieux «Missie Moustass».
Ayant toujours clamé avoir été victime d'un odieux complot pour la suspendre de son poste de directrice de la Mauritius Ports Authority (MPA) Aruna Bunwaree-Ramsaha, nommée «Madame le Port» dans les Moustass Leaks, revient à la charge et s'est rendue hier au Central Crime Investigation Department (CCID) aux Casernes centrales à Port-Louis. C'est ainsi, qu'en présence de son avocat, Me Robin Ramburn, Aruna Bunwaree-Ramsaha a porté plainte pour «conspiracy» contre l'ancien commissaire de police (CP), Anil Kumar Dip, et l'ancien ministre et Attorney General, Maneesh Gobin.
Selon son homme de loi, Aruna Bunwaree-Ramsaha a été, «injustement et frauduleusement», suspendue de son poste après avoir été arrêtée comme une criminelle par la CCID qui l'accusait de complot, le 21 décembre 2022. Cela, à la suite d'une déposition «mensongère» consignée contre elle par feu Ashit Gunga, ancien ministre du Commerce sous le régime du Mouvement socialiste militant (MSM), qui s'était vu propulser à la tête de la MPA en août 2022.
Me Ramburn précise que le contenu des conversations téléphoniques, qui se seraient déroulées entre l'ancien ministre Gobin et l'ex-CP DIP et qui ont été révélées par Missie Moustass, devrait fournir de nouvelles preuves aux enquêteurs et donner une tout autre tournure à cette affaire. Il maintient que sa cliente n'a eu de cesse de clamer qu'elle avait été victime d'un complot à l'époque.
À la question de savoir pourquoi sa cliente a attendu tout ce temps avant de porter plainte, Me Ramburn a soutenu qu'avec le MSM au pouvoir, cela aurait été tout simplement impensable. Il dit désormais vouloir que la police fasse enfin une enquête dans la transparence et qu'Aruna BunwareeRamsaha puisse être réintégrée à son poste dans les meilleurs délais. Pour rappel, la directrice suspendue de la MPA avait été interpellée pour «breach of confidentiality». La MPA l'accusait d'avoir partagé des informations confidentielles avec des tierces personnes non autorisées.
Si les révélations de Missie Moustass s'avèrent, les deux personnes contre lesquelles Aruna Bunwaree Ramsaha a porté plainte, hier, seraient ceux qui auraient ourdi le plan machiavélique qui l'aurait illégalement privé de son poste. Il s'agit de la deuxième plainte consignée à la police contre le CP Dip et l'ex-ministre Gobin dans cette affaire concernant la direction du port. Alain Malherbe, expert en domaine maritime et dont le nom avait aussi été entendu sur les présumées bandes sonores révélées par le mystérieux internaute Missie Moustass, avait porté plainte à l'Independent Police Complaints Commission (IPCC), le 23 octobre.
La CCID l'avait arrêté, le 4 avril 2024, en l'accusant d'avoir volé des documents à la MPA. Mais Alain Malherbe avait toujours clamé qu'il s'agissait de documents publics et non de documents volés comme l'aurait prétendu la MPA dans sa déposition ; il avait aussi qualifié d'arbitraire son arrestation par le CCID. Bien qu'ils ne soient pas sur la même longueur d'onde, Alain Malherbe avait insisté, à sa sortie de l'IPCC, que malgré ses différends avec la directrice suspendue de la MPA et le fait qu'il ne soit pas pour sa réintégration, il n'y avait jamais eu de partage d'informations ou de documents entre lui et Aruna Bunwaree-Ramsaha