Cameroun: Des parents réclament davantage de transparence sur l'utilisation des frais de scolarité

Au Cameroun, le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l'Afrique (Seca) dénonce un certain nombre de frais qui se chiffrent en dizaine de milliers de francs CFA par enfant, exigibles dans les établissements scolaires publics. Le Seca cite, entre autres, les frais d'informatique, les carnets médicaux, ou encore les fonds de solidarités. Des revendications qui attirent l'attention de certains parents d'élèves qui estiment que l'utilisation des sommes collectées reste opaque.

Dans sa modeste cuisine, Aurèlie, 37 ans, sert des plats chauds à ses deux enfants. Cette année, elle leur a payé leurs frais d'inscription sans se poser de question. C'est le communiqué d'un syndicat qui a attiré l'attention de cette mère célibataire. « On a eu à dépenser certains frais comme ceux d'informatique, de santé et autres. Mais je n'ai pas l'impression que mon enfant profite vraiment de ce pourquoi j'ai dépensé cet argent », lâche-t-elle.

Au quartier Nkoabang, dans la banlieue de Yaoundé, Essomba observe ses enfants en plein exercice avec leur répétiteur. Papa de 5 enfants, il soutient que l'utilisation des 5 000 francs CFA des frais d'informatique qu'il verse ou encore des fonds de solidarités n'est pas toujours traçable. « Je ne veux pas parler d'arnaque mais on voudrait y voir clair, lance-t-il. Vous arrivez dans les lycées, vous avez les mêmes vieilles machines et les mêmes sommes sont demandées chaque année ».

« Certaines plaintes ne sont pas justifiées »

Jean Mballa, responsable dans un établissement scolaire de Yaoundé, explique que l'utilisation des frais varie selon les établissements : « Je peux vous assurer que certaines plaintes ne sont pas justifiées. L'argent sert à entretenir du matériel informatique. Actuellement, l'argent sert également à la réfection de bâtiments. »

Dans un communiqué, le Syndicat des enseignants du Cameroun pour l'Afrique dénonce au moins 8 points de dépenses imposées aux parents, qui se chiffrent en dizaine de milliers de francs CFA. Un Seca qui regrette que « l'école soit devenue un comptoir commercial ».

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