Ile Maurice: À six ans, il allègue avoir été sodomisé par son père

19 Décembre 2024

Un garçonnet de six ans, habitant un faubourg de la capitale, a fait de terribles révélations à sa mère et aux policiers du poste de sa localité vers 16 h 20, hier.

L'enfant raconte que son père, un homme de 30 ans habitant également la localité, aurait abusé de lui sexuellement (NdlR, le trentenaire aurait sodomisé son fils de six ans) après lui avoir fait visionner des films à caractère pornographique sur son téléphone portable, tout en l'obligeant à répliquer certaines de ces obscénités. Ce terrible incident se serait produit, il y a quelques semaines, selon les dires de l'enfant, alors que nous avons vainement tenté de joindre sa maman.

Pour l'heure, il nous revient que la Child Development Unit (CDU) a été alertée, ainsi que la Brigade pour la protection de la famille. C'est d'ailleurs une policière de cette unité qui a rapporté le cas après avoir écouté la mère et son fils. Nous avons sollicité le Dr Satish Boolell, ancien chef du département médico-légal de la police, au sujet de cette affaire. D'emblée, le médecin estime que dès l'instant où ce genre de cas est référé à la police, «time is of essence. La priorité devrait être de lutter contre le temps pour garder les preuves.»

Bien qu'il soit à la retraite, le Dr Boolell aurait vivement souhaité que les autorités essayent d'accélérer ce genre d'enquêtes dans le but de limiter la perte de preuves. Il explique qu'une agression pareille laisse des traces. «Il y a les vêtements, les bâtonnets qui doivent servir pour les prélèvements de sperme, entre autres indices nécessaires.» Toutefois, se basant sur sa longue expérience professionnelle, le Dr Boolell fait ressortir que lorsqu'il y a trop d'étapes à traverser, «nous avons tendance à perdre lesdits prélèvements».

Il précise avoir eu pas mal de problèmes à gérer, au cours de sa carrière, par rapport au retard d'un examen médical sur les enfants victimes d'agression sexuelle, dit-il, «car la priorité des autorités a toujours été de s'occuper de la paperasse avant de s'en remettre au professionnel médical qui a pour mission, la plus cruciale, de collecter les preuves». Dans un cas allégué de sodomie, par exemple, il faut tenir compte du fait qu'à chaque fois que la victime ira aux toilettes et qu'elle se nettoiera, les indices se perdront.

Néanmoins, pour conclure, le Dr Boolell indique que, lorsque des agressions sexuelles impliquant des enfants et leurs proches sont rapportées, si 90 % de ces plaintes sont justifiées, les enquêteurs ne doivent pas lésiner sur l'historique familial. «Les relations entre les parents peuvent souvent être des indicateurs et l'on doit s'assurer que l'enfant ne soit pas tout simplement devenu un pion que les parents se plaisent à utiliser pour régler leurs comptes.»

«Il est grand temps d'agir !»

«La société est fondamentalement malade et il faut trouver autre chose que des solutions palliatives pour venir à bout de ces drames envers les enfants.» C'est en ces termes que s'est exprimée l'Ombudsperson for Children, Aneeta Ghoorah, choquée par l'atrocité dont aurait été victime ce garçonnet de six ans par son père. Pour celle dont le bureau est responsable de représenter et défendre les droits de chaque enfant de la République de Maurice, la chaîne de protection des enfants existe bel et bien dans le pays, même si elle déplore et concède que des mineurs sont hélas victimes d'atrocités semaine après semaine.

La question qu'elle se pose est, où un enfant doit se tourner s'il n'est pas en sécurité au sein de sa propre famille, pire encore, avec ses propres parents ?Aneetah Ghoorah dit espérer que les autorités vont vite prendre les mesures appropriées pour assurer, avant tout, la sécurité de la petite victime, quitte à la mettre à l'abri de ses proches, dans un premier temps. L'Ombudsperson for children lance également un appel à chaque Mauricien, car «il est grand temps d'agir», dit-elle, et que chacun prenne conscience de l'urgence de la situation. «Cela ne concerne pas que la police, le ministère, la CDU, cela concerne la société et la société, ce n'est nul autre que vous et moi.»

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