Il a quitté la prison militaire américaine de Guantanamo après plus de 17 ans de détention, sans jamais avoir été inculpé. Le Kényan Mohammed Abdul Malik Bajabu est de retour dans son pays d'origine. Il avait été arrêté en 2007, sur des soupçons de terrorisme. Des groupes de défense des droits humains se battaient depuis, pour sa libération.
« Les États-Unis ont privé un homme innocent des meilleures années de sa vie, le séparant de sa femme et de ses enfants quand ils en avaient le plus besoin. » C'est dans ces termes qu'un de ses avocats a commenté le transfert de Mohammed Abdul Malik Bajabu.
Il avait été arrêté au Kenya en février 2007 puis déporté vers les États-Unis quelques semaines plus tard, soupçonné d'avoir des liens avec le groupe islamiste al-Qaida en Afrique de l'Est. Notamment d'avoir été lié à une attaque à la bombe visant un hôtel détenu par des Israéliens à Mombasa, sur la côte est du Kenya, en novembre 2002. Treize personnes avaient été tuées.
17 ans de détention sans inculpation
Mohammed Bajabu était depuis détenu dans la prison militaire américaine, sans avoir été inculpé. En 2021, la commission de révision de Guantanamo avait donné le feu vert pour la fin de sa détention, estimant qu'elle n'était « plus nécessaire » pour protéger les États-Unis d'une menace contre la sécurité nationale. Mais il aura donc fallu encore trois ans pour que sa libération de Guantanamo soit effective et que le Pentagone annonce son transfert auprès des autorités kényanes.
L'ONG américaine de défense des droits humains, Reprieve, se battait depuis plusieurs années pour sa libération. L'association, qui milite pour la fermeture de Guantanamo, dénonçait un emprisonnement « injustifié » et sans procès.
Deux autres détenus ont également été transférés vers la Malaisie cette semaine. Vingt-sept personnes restent encore à Guantanamo.