Au Soudan, le nombre de victimes civiles ne cesse de grimper, alors que les bombardements se sont intensifiés ces dernières semaines sur el-Fasher, capitale du Darfour Nord. Ce 18 décembre 2024 encore, le principal hôpital de la ville a été bombardé par les Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Dogolo dit Hemedti. Ces paramilitaires assiègent el-Fasher depuis maintenant 8 mois pour tenter d'en prendre le contrôle des mains de l'armée.
Selon le syndicat des médecins soudanais, qui tente de comptabiliser les victimes de ce conflit, 18 civils sont décédés et plus d'une vingtaine gravement blessés dans le bombardement du principal hôpital de la ville. Il s'agit de l'hôpital saoudien, initialement une maternité, qui se trouve à l'ouest du centre-ville, à proximité de l'aéroport.
Selon un journaliste local, c'est la septième fois que cet établissement est touché par des obus depuis le mois de mai, quand les paramilitaires ont assiégé la ville. Et, depuis, les tirs et les combats avec l'armée - qui, elle, contrôle le centre-ville - sont quotidiens.
Le 13 décembre, l'hôpital avait été attaqué par les paramilitaires et il y avait eu 9 morts. Selon le comité local de résistance, qui est un groupe de volontaires qui coordonne l'aide, les bombardements ont entièrement détruit le service des urgences de l'hôpital, ainsi que la pharmacie et le bloc opératoire.
Réunion du Conseil de sécurité de l'ONU
L'armée et les FSR se battent pour le contrôle de cette dernière grande ville du Darfour. Les deux parties sont régulièrement accusées de cibler sans distinction les civils et les installations médicales.
Une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU est prévue ce 19 décembre sur le Soudan. Les États-Unis devraient en profiter pour annoncer une nouvelle enveloppe d'aide humanitaire.
Depuis le 15 avril 2023, le Soudan est ravagé par une guerre opposant l'armée, dirigée par le général Abdel-Fattah al-Burhan, aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), menés par son ancien allié, le général Hemedti. Le conflit a fait des dizaines de milliers de morts et déplacé 12 millions de personnes, et provoqué la « plus grande crise humanitaire » du monde, selon le Comité international de secours (IRC).