Un mouvement de foule a laissé plusieurs cadavres sur le carreau, le 18 décembre dernier, au lycée islamique de Basorun, dans l'Etat d'Oyo, au Nigeria. La tragédie s'est produite lors d'une fête foraine réunissant près de dix mille enfants. Ce drame est d'autant plus inacceptable qu'il s'agit d'enfants morts dans des conditions qui laissent plus d'un perplexe.
Comment peut-on organiser un événement réunissant autant de monde, de surcroît des enfants, sans prendre les mesures de précautions nécessaires ? « Il est impossible qu'une personne saine d'esprit, organise un événement de cette nature sans impliquer l'appareil de sécurité. (...) », a souligné le gouverneur de l'Etat, Seyi Makinde, dans un communiqué. En s'exprimant ainsi, l'autorité veut-elle laisser croire que la Women In Need Of Guidance and Support Foundation identifiée comme organisatrice de cet événement, n'a pas associé les services de sécurité ? Non, c'est trop facile de se défausser sur les autres. Pourquoi avoir autorisé l'organisation d'un événement de telle envergure, sans demander aux organisateurs de prendre les mesures qui seyent ? Certes, la responsabilité des organisateurs dans la survenue de ce drame, ne souffre d'aucun doute. Ils ont failli. Mais celle de l'autorité apparaît aussi évidente. Dans la mesure où la protection des citoyens relève de son rôle régalien, on ne saurait l'absoudre à bons comptes.
Le Nigeria s'est toujours montré incapable de prévenir des drames
C'est dire si les responsabilités sont partagées. L'Etat est d'autant plus blâmable qu'il a joué au médecin après la mort. En effet, il n'est intervenu qu'après le drame pour, juste transporter les cadavres et les blessés vers les hôpitaux. En tout cas, tout porte à croire que le Nigeria est un pays qui marche sur la tête ; tant le désordre y a pignon sur rue. A preuve, ce géant aux pieds d'argile évolue de drame en drame. En proie à l'hydre terroriste, il s'est toujours montré incapable de prévenir des drames. Quand le Nigéria va-t-il enfin se réveiller ? La question reste posée. En effet, alors qu'on n'a pas fini avec les problèmes de vie chère, voilà un énième drame qui vient frapper le pays, rajoutant ainsi à ses multiples problèmes. Cela dit, il faut souhaiter que l'enquête ouverte permette de situer les responsabilités afin de châtier tous les coupables à la hauteur de leur négligence.
En tout état de cause, ce drame ne doit pas rester impuni. Déjà que l'autorité a failli, elle se doit de mettre un point d'honneur à travailler à la manifestation de la vérité. C'est la seule et unique manière de rendre justice à ces pauvres enfants arrachés à l'affection de leurs familles respectives par la faute d'individus d'une négligence sans pareille. C'est dire si l'autorité joue sa crédibilité. Et c'est peu dire. De toute évidence, ce drame dont l'onde de choc a franchi les frontières du Nigéria, doit interpeller le pouvoir central sur la nature des mesures à imposer à tout organisateur d'événement d'envergure.