Quand l'intellect rencontre la mer, cela donne des passionnés comme Sandra Ranaivomanana, doctorante au sein de l'Institut halieutique et sciences marines de l'université de Tuléar. Et troisième prix international du concours « Ma thèse en 180 secondes » avec des représentant(e)s du Gabon, l'île Maurice, le Canada, le Burundi, la Tunisie, le Tchad, la Roumanie, le Sénégal, l'Autriche, la Belgique et d'autres encore.
La mer, immensité bleue que Sandra Ranaivomanana regarde comme son laboratoire, ses projections, sa passion... Doctorante au sein de l'Institut halieutique et sciences marines de l'Université de Tuléar, elle a remporté la médaille de bronze du concours international « Ma thèse en 180 secondes » au mois de novembre en Côte d'Ivoire. Elle et la mer, ça remonte à l'enfance au collège Notre Dame de Nazareth. « En classe de cinquième, nous avons visité le musée de la mer, cela m'a particulièrement marquée. Ensuite, j'adore les documentaires sur la mer "Thalassa", je me suis dit qu'un jour la mer serait le centre de mon travail », avoue-t-elle. Elle construit petit à petit son rêve.
Née à Betafo, Sandra Ranaivomanana passe ses 10 premières années dans cette ville paisible. Son père est affecté plus au Sud, dans la cité qui ne dort jamais. La famille déménage. Elle a été intégrée au collège Sacré Coeur de Nazareth. Après l'obtention du brevet d'étude du premier cycle, elle atterrit au collège Sacré Coeur du quartier de Tsianaloka. « Déjà, j'avais une préférence pour la matière Science de la Vie et de la Terre, les processus marins me fascinaient », ajoute la doctorante. Le baccalauréat obtenu, elle se lance sans hésiter dans le parcours « science marine » à la faculté de Maninday. Au sein de l'IHSM, l'un des plus réputés dans l'Océan Indien. « Quand vous choisissez une filière que vous aimez, vous êtes plus patient et persévérant, c'est ce que je conseille aux jeunes bacheliers », met-elle en perspective.
Elle enchaîne une licence en science de la mer et du littoral, une bourse d'excellence d'une année scolaire en master pour « biologie, écologie, évolution aquatique et insulaire » à la Réunion et en 2002, une opportunité de bourse avec le projet « Arms restore ». Elle se dirige maintenant vers le doctorat, où se mêlent tous ses acquis en gestion durable de la richesse marine, la recherche halieutique, les enjeux de la pêche artisanale... « Ma thèse en 180 secondes, c'était une belle expérience, inattendue. Déjà, j'étais surprise d'avoir remporté le concours national », rappelle-t-elle. Et d'ajouter, « Ensuite arriver à la troisième place », c'était encore une autre grande surprise.
Elle qui avait pour ambition de faire connaître ses recherches et ses impacts réels. « Pour certains, c'est de l'abstrait. J'ai eu la chance d'éclairer des zones d'ombre... Ensuite, j'ai réussi à représenter Madagascar et mon université avec honneur ». Pour elle, la pêche artisanale « moyen de subsistance des littoraux » est le premier témoin du danger de plus en plus grandissant de la destruction de la mer. Et cela concerne des milliers de familles.
Voir cela sur le terrain vaut plus que le discours géo-politico-alarmiste des lobbyistes occidentaux soucieux de camoufler les pêches industrielles vers l'Europe par exemple. « La personnalité intellectuelle malgache que j'admire est l'ancienne ministre Baomihavotse Vahinala Raharinirina, pour son engagement envers l'environnement, son charisme, ses responsabilités en tant qu'enseignante... Je ne l'ai pas encore rencontrée », révèle Sandra Ranaivomanana avec un ton de fan amusé. À part elle, il y a la chercheuse Pascale Chabanet, une autre passionnée comme elle. Et Didier Gascuel, « j'ai eu l'occasion de suivre ses cours et de le rencontrer ». Pour le moment, la jeune femme donne la priorité à son doctorat.