Le phénomène migratoire s'insère dans les différents mécanismes de développement de par la mobilité et les échanges commerciaux inhérents aux besoins fonctionnels des acteurs sur toute la chaine. Si les investissements au pays de départ de ceux qui ont réussi le pari de migrer sont salués par les uns, d'autres se posent la question du sort des invétérés obstinés à se rendre en Europe et par tous les moyens, fussent-ils irréguliers. Hier, mardi 18 décembre, journée internationale consacré à la migration, nous nous sommes rapprochés de l'Agence régionale de développement de Sédhiou (ARD) qui a magnifié l'apport de la diaspora dans les actions de co-développement, tout en attirant l'attention des pouvoirs publics à promouvoir le développement local en vue de fixer les jeunes dans leur terroir et à y réussir.
La région de Sédhiou est un grand foyer de départ vers l'étranger et ce, depuis des années bien lointaines. Si, dans le passé, leurs apports au pays d'origine étaient significatifs, il convient de rappeler que leurs actions n'étaient pas assez organisées pour être considérées à leur juste valeur. Mais, depuis quelques années, l'Agence régionale de développement de Sédhiou (ARD) a mis en place un mécanisme d'organisation des migrants soit de retour au bercail ou ceux de la diaspora à travers son Bureau d'accueil, d'orientation et de suivi (BAOS).
Les retombées sur le développement local sont considérables, selon le Directeur de l'ARD de Sédhiou. «La migration a des retombées très positives dans la région de Sédhiou au regard, bien sûr, des retours d'investissements de la diaspora mais aussi par des migrants de retour. Ce sont des investissements notamment dans les domaines de l'agriculture, de l'élevage mais également des services divers. Nous avons noté une forte implication de la diaspora dans les activités de co-développement. Ce qui a permis de réaliser des infrastructures sociales de base comme des constructions de salles de classe, des structures de santé, des points d'eau, l'achat des ambulances», a déclaré Nfally Badji.
Toutefois, le Directeur de l'Agence régionale de développement de Sédhiou souhaite un accompagnement plus accru de ces initiatives de co-développement, pour mieux les valoriser et dissiper en amont les velléités de la migration irrégulière. «Certes, les acteurs de la diaspora sont en train de fournir beaucoup d'efforts mais nous sommes d'avis qu'ils méritent d'être accompagnés par l'Etat et par les collectivités territoriales», relève-t-il.
Et Nfally Badji de poursuivre : «dans cette perspective là aussi, nous pensons que le rôle des services techniques déconcentrés doit être déterminant dans la perspective de faire face à la migration irrégulière qui est devenue très préoccupante dans la région de Sédhiou avec beaucoup de jeunes qui ont péri récemment sur le chemin de la migration».
Les techniciens du développement local s'accordent à confirmer que si les initiatives de valorisation du potentiel local sont soutenues, Sédhiou serait une région attractive et pourvoyeuse de richesses à même de décourager ceux qui sont passionnés du voyage périlleux vers l'inconnu.