Tunisie: Point de vue - La moindre des choses !

19 Décembre 2024

Ce samedi, la FTF procédera à l'amendement des règlements des élections dans le cadre d'une assemblée extraordinaire pour permettre de tenir des élections le 25 janvier et en finir avec le comité de normalisation.

Et dans les coulisses, les échos émanant prouvent que les clubs sont en «agitation» et se livrent à des bras de fer pour assouplir au maximum les conditions d'éligibilité du bureau fédéral. Des conditions jugées délicates et étouffantes imposées par W. El Jary. L'une de ces conditions, c'est le niveau d'instruction requis pour le poste de président de la FTF.

Un Bac + 2 et plus peut se présenter aux élections et présider la FTF avec d'autres conditions d'ancienneté et d'exercice. Avant la séance de samedi, la tendance au sein du comité de normalisation va dans le maintien du niveau d'instruction. Cela a été dit et transmis aux clubs lors de la réunion du 7 décembre. Pour les postes de président et de vice-président, la tendance va au maintien de cette condition. Mais les clubs qui vont voter pour ou contre le projet d'amendements vont-ils s'aligner ? Plein d'entre eux sont influencés par des candidats potentiels au poste de président de la FTF, mais qui n'ont pas le Bac+2.

C'est le noeud de toute cette histoire. Ces élections peuvent tourner en une course effrénée et une «infinité» de listes si l'on écarte le niveau d'instruction. Essentiellement, les ex-footballeurs internationaux qui demandent toujours qu'on les exempte de ce critère et de prendre en considération le nombre de matchs joués. Posons la question autrement : est-ce que notre FTF peut aller mieux et rebondir de ses problèmes sérieux si son président n'a pas de connaissances et un niveau universitaire ?

Ces ex-footballeurs qui n'ont pas un niveau d'études, qui ont appris sur le tas et côtoyé le football des vestiaires et des terrains, peuvent-ils, avec seulement leur vécu, diriger un bureau fédéral et traiter avec les parties prenantes locales et internationales ?

On pense qu'un président de fédération, et surtout dans le contexte actuel, doit avoir un minimum d'instruction et de connaissances en gestion. Tous ces ex-dirigeants ayant exercé et appris à faire le dirigeant sur le tas, et qu'on a vu défiler dans nos clubs, n'ont jamais réussi à développer leurs clubs. Ils étaient «affamés» par le pouvoir et ne faisaient pas d'efforts pour éviter de compter sur l'Etat. L'un des plus grands maux de notre football, c'est cette race de dirigeants pas instruits, conservateurs et qui n'ont pas pensé à mobiliser des cadres et des gens de qualité pour bien gérer le volet sportif et administratif.

C'est pourquoi ce serait une erreur si on va ouvrir la porte à tout le monde pour présenter sa candidature au poste de président de Fédération. Déjà, le fait d'accepter des membres fédéraux sans niveau académique est une large souplesse. C'est essentiel pour sauver cette FTF, c'est aussi l'image de notre sport qui est en jeu. Pour pouvoir tirer cette fédération du gouffre, il ne faut pas seulement de l'argent ou un vécu d'ex-footballeur en sélection, il faut des idées, un vécu de dirigeant instruit, du relationnel, des réussites dans le domaine professionnel, une capacité à travailler en équipe. Et un bac + 2 est le strict minimum pour l'être.

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