Dakar — Des représentants des industries oléagineuses, meunières et salinières, ainsi que des experts, ont entamé mardi à Dakar, un atelier de concertation sur la gestion et la protection du logotype « ENRICHI », apposé sur les emballages des aliments fortifiés, a constaté l'APS.
Cette rencontre entre dans le cadre de la lutte contre les carences en micronutriments en Afrique de l'Ouest.
D'une durée de trois jours, elle est initiée par l'Association des industriels de la filière oléagineuse de l'UEMOA et de la CEDEAO (AIFO-UEMOA-CEDEAO), en partenariat avec Catholic Relief Services (CRS) et la coopération allemande (GIZ).
Cet atelier est organisé dans le cadre du projet de fortification alimentaire à grande échelle (LSFF) en Afrique de I'Ouest.
Le projet lancé en septembre 2022 à Ouagadougou au Burkina Faso, vise à augmenter la couverture des consommateurs de produits fortifiés à plus de 70% dans les pays de l'Afrique de l'Ouest.
Le logotype « ENRICHI », apposé sur les emballages des aliments fortifiés, joue le rôle central dans l'initiative de garantir la qualité et la visibilité des produits enrichis.
« La question des carences en vitamines et micronutriments constitue un problème de santé publique. Il est question aujourd'hui, de voir comment arriver à faire en sorte que le logo 'enrichi' soit l'objet d'une reconnaissance régionale, qu'il soit accepté comme un label pour l'identification des produits enrichis », a soutenu le président du Comité sénégalais pour la fortification des aliments en micronutriments (COSFAM), Amadou Sall Dial.
Il intervenait à la cérémonie d'ouverture d'un atelier de concertation sur la gestion et la protection du logotype « ENRICHI », organisé par l'Association des Industriels de la filière oléagineuse de l'UEMOA et de la CEDEAO (AIFO-UEMOA-CEDEAO), en partenariat avec Catholic Relief Services (CRS) et GIZ.
M. Sall a indiqué que cet atelier vise à « trouver les voies et moyens pour en faire un logo unique régional, qui va être la première marque distinctive pour les opérations de contrôle, mais qui permettra aux populations de faire meilleur discernement ».
« On peut dire que le Sénégal est parmi les pays qui sont les plus en avance dans la gestion des carences. Aujourd'hui, chez nous, on est sous des taux d'anémie de plus de 51% de la population des femmes en âge de procréer », a révélé M. Dial, également directeur du regroupement industriel du Sénégal.
« On a des statistiques identiques sur un certain nombre de pays. Le Sénégal s'y est pris très tôt, depuis 2009. On a fait plein d'efforts et il y a eu beaucoup de succursales qui ont été engagées », a-t-il évoqué.
« Dans notre région, il y a un certain nombre de bonnes pratiques qui sont en cours au Sénégal et qui ont été transposées dans les autres pays. Elles permettent aussi de garder espoir quant à l'éradication prochaine de ces différentes carences au niveau du pays », a soutenu Amadou Sall Dial.
« Notre rôle c'est d'aller dans le sens d'appeler tout ce qui pourrait être réticent par rapport à l'utilisation du logotype, mais au-delà de cela, de la fortification en soi et aussi faire sa promotion pour l'adoption du logotype par les industriels de ses filières », a soutenu le représentant du bureau exécutif de l'association des industriels de la filière oléagineuse de l'Afrique de l'Ouest (AIFO) et de la CEDEAO, El Hadj Dane Diagne.
« C'est dans l'intérêt, aujourd'hui, de tous les industriels, que ce soit les filières oléagineuses, salinières et meunières, d'adopter ce logotype 'enrichi', parce que non seulement ça participe de leur contribution à la santé alimentaire et aussi de la qualité de leurs produits », a ajouté M. Diagne, directeur général de la Société nationale de commercialisation des oléagineux du Sénégal (SONACOS),
« Dès que ce logotype sera adopté, nous aurons un plan de vulgarisation et un plan de promotion de son adoption, parce qu'il y a beaucoup d'obstacles qui vont au-delà des industries », a-t-il précisé.
« La fortification des aliments en micronutriments est une stratégie pour lutter contre les carences en éléments nutritifs essentiels, qui peuvent entraîner des conséquences néfastes sur la santé, en particulier chez les enfants et les femmes enceintes », a expliqué le DG de la SONACOS.