Le président de la République a présenté un florilège de ses projets énergétiques, hier. Affirmant que les solutions sont en cours de réalisation, il appelle la population à faire preuve de patience face à la crise de l'énergie.
De la patience. C'est ce que demande Andry Rajoelina, président de la République, à la population : faire preuve de patience face à la crise énergétique qu'elle subit. De la patience, en affirmant que des solutions sont en cours.
"La centrale hydroélectrique de Ranomafana est le symbole de notre détermination à surmonter les défis et de notre capacité à transformer notre pays", a déclaré le chef de l'État, hier. Une phrase prononcée en conclusion de son discours lors du coup d'envoi de la construction de la centrale hydroélectrique de Ranomafana, dans le district d'Ankazobe. Ce fut également l'occasion pour le locataire d'Iavoloha d'aborder le sujet épineux de la crise énergétique.
Dans son allocution, le Président assure qu'il est conscient des difficultés qu'entraînent les coupures d'électricité sur le quotidien de la population et de leurs conséquences néfastes sur l'économie. "Nous travaillons pour y apporter des solutions. Seulement, la reconstruction de Madagascar n'est pas chose aisée. Aussi, je sollicite votre patience", ajoute-t-il. Il présente la construction de la nouvelle centrale de Ranomafana comme l'une des solutions durables avancées par l'État.
À Ankazobe, hier, Andry Rajoelina affirme qu'avec les projets concrétisés depuis qu'il est aux commandes du pays et ceux qui seront mis en oeuvre dans les prochains mois, "la production d'électricité hydroélectrique sera multipliée par quatre".
Obligation
Ces ressources énergétiques seront destinées principalement au Réseau interconnecté d'Antananarivo (RIA). Le locataire d'Iavoloha a rappelé le rajout d'un quatrième groupe à la centrale d'Andekaleka. Il a également mentionné l'inauguration de la centrale de Farahantsana et ses 28 mégawatts, qui s'est déroulée en décembre 2022, ainsi que celle de la centrale HydroMado, à Behenjy, en mai. Viendra donc celle de Ranomafana, à Ankazobe, dont la puissance installée sera de 64 mégawatts. Elle fournira 25 % de l'électricité nécessaire au RIA, selon les explications.
Selon le président de la République, la construction de la centrale de Sahofika et ses 192 mégawatts, ainsi que celle de Volobe avec ses 120 mégawatts, "démarreront bientôt". Ces différents projets porteront la production hydroélectrique à 438 mégawatts d'ici quelques années. L'hydroélectrique a également un argument de poids : les coûts de production du kilowattheure sont sensiblement réduits par rapport aux centrales thermiques. Pour celle de Ranomafana, il sera de 4 ariary par kilowattheure, d'après les discours d'hier.
Le chef de l'État reconnaît néanmoins qu'il faut compter en années pour l'opérationnalisation des sites hydroélectriques. C'est la raison pour laquelle il requiert la patience de la population, selon ses dires. La future centrale de Ranomafana, par exemple, devra attendre entre trois ans et trois ans et demi avant d'être opérationnelle. Toutefois, la résilience et la patience de la population sont rudement mises à l'épreuve par la virulence du délestage.
À l'allure où vont les choses, la population devra faire avec les longues coupures de courant pendant les fêtes de fin d'année. Les exemples d'Andekaleka et de Farahantsana démontrent, par ailleurs, que les centrales hydroélectriques, elles aussi, sont vulnérables aux aléas climatiques, notamment la sécheresse. Pour les solutions à court terme et pour servir de backup aux centrales hydroélectriques, l'État mise sur la construction de centrales solaires.
Sur consigne présidentielle, les centrales solaires devront être opérationnelles avant le sommet de la Communauté de développement des États d'Afrique australe (SADC), en août 2025. Face aux attentes de la population et aux enjeux socio-économiques, l'État a l'obligation de tenir ses engagements énergétiques. Pour l'heure, en l'absence de pluie abondante, les seules options à sa disposition pour entretenir la patience de la population sont les coûteux et capricieux groupes thermiques.