Pour la toute première fois dans l'histoire de la pétanque malgache, la Fédération Sport Boules a confié le rôle de coach mental à Olivier Solondrazana Ramanandraibe, lors du championnat du monde de Dijon.
Quelle a été votre mission dans cette aventure mondiale ?
Nous avions d'abord fait une réflexion et tiré des leçons de nos précédentes participations aux championnats du monde. Nous étions conscients depuis longtemps que nous sommes forts. Nous maîtrisons bien cette discipline et nous faisons partie des élites mondiales, mais nous n'aboutissions pas toujours à l'objectif qu'est le titre. Nous avions ainsi analysé les raisons et les blocages. Nous avions constaté qu'en sport, et surtout en compétition de haut niveau mondial, l'intégration du préparateur mental et du coach psychologique dans le staff technique est, depuis un certain temps, indispensable. Je suis médecin et j'ai suivi des formations spéciales sur la préparation mentale et le coaching psychologique. Nous l'avions essayé au championnat du monde de Dijon.
Comment avez-vous procédé à votre tâche ?
Premièrement, nous avons inculqué dans la tête des quatre sélectionnés qu'ils sont des champions du monde. Leur comportement et leur façon de jouer doivent le refléter. Deuxièmement, nous avons préparé la gestion de la foule ou gestion des distractions, car ils vont jouer devant un public étranger qui remplirait la salle, alors que nous n'avons pas du tout cette habitude. Nous leur avons mis dans la tête que la salle serait remplie de spectateurs qui pourraient perturber leur concentration et leur jeu. Et le plus important a été la gestion du stress, car nous, spectateurs, avons le stress en assistant à la partie, et les joueurs le subissent profondément. Heureusement, les joueurs sont très réceptifs. Ils ont appliqué nos conseils et nous avons pu obtenir de bons résultats.
Pour plus de précisions, comment avez-vous fait pendant les parties ?
Le fait de jouer est aussi à gérer. Quand il y a, par exemple, une malchance, il ne faut plus se concentrer sur les erreurs, c'est du passé. Il faut plutôt se concentrer sur l'objectif et les prochaines parties, comme dans le cas de Zigle. Nous lui avions dit qu'il a encore de la chance et qu'il faut avancer. Il l'a appliqué et cela a fonctionné. Nous savions depuis la préparation que Zigle est un bon tireur, il a le potentiel. Il lui a juste manqué ce petit détail, le coaching mental. Et voilà, il est devenu champion du monde.