Cela fait tout juste deux semaines ce vendredi que le président sortant du Haut conseil des Maliens de France est en prison à Bamako. Demba Diabira a été arrêté le 6 décembre 2024, suite à une plainte de Dalla Dramé, élue en juin dernier à la tête de l'association. Elle accuse son prédécesseur de ne pas vouloir lui céder la place et de s'être livré à des malversations financières. Les soutiens de Demba Diabira crient au « complot » et dénoncent, eux aussi, des intérêts d'argent.
Alors qu'il séjourne à Bamako, le président sortant du Haut conseil des Maliens de France est arrêté et emprisonné le 6 décembre. Le 10 décembre, Demba Diabira est officiellement inculpé d'« usurpation de titre » et d'« abus de confiance et complicité ».
À l'origine de cette affaire, une plainte de Dalla Dramé, élue le 30 juin dernier à Paris pour lui succéder à la présidence du HCMF. Son secrétaire général et porte-parole, Karim Agaly Cissé, explique les motivations de cette plainte. « Le mandat de Demba Diabira est arrivé à terme. Il y a eu l'élection et malgré la victoire de Madame Dramé, le président sortant a refusé de procéder à la passation de charges. On a de forts soupçons de détournement de près de 80 000 euros cotisés par les associations membres. »
Des accusations que rejettent les soutiens de Demba Diabira. Fatou Founé est membre du bureau sortant du Haut conseil des Maliens de France, elle-même candidate malheureuse à la présidence du HCMF. Comme Demba Diabira, qui ne s'était pas représenté, et comme tous les autres candidats déçus, elle reconnaît la victoire de Dalla Dramé. Elle assure que le processus de passation de pouvoir est en cours et dénonce une « prise d'otage » : « La passation ne peut se faire qu'une fois le bureau élu en assemblée générale élective, ce qui n'a pas encore eu lieu. Nous ne comprenons pas pourquoi l'affaire est exportée au Mali, alors que le Haut conseil des maliens de France est une association française de loi 1901. Nous ne comprenons pas non plus cette accusation de détournement sans même qu'un bilan n'ait été fait. Selon nous, Demba Diabira est en situation d'otage, de séquestration. Et la rançon, c'est quoi, c'est le patrimoine du Haut conseil ? »
Les proches de Demba Diabira se disent « inquiets » et demandent sa libération immédiate. La procédure judiciaire malienne se poursuit. Demba Diabira doit être interrogé ce vendredi par le juge d'instruction en charge de l'affaire.