Les communautés Mbole et Lengola de la province de la Tshopo ont officiellement mis fin à leurs différends en signant, jeudi 19 décembre, un acte d'engagement pour la paix. Cet accord a été conclu à l'issue du forum pour la paix, la réconciliation et le développement de la province de la Tshopo, organisé du 17 au 19 décembre.
Ces assises ont été initiées par le Chef de l'État, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, et supervisées par le ministère de l'Intérieur, de la sécurité et des affaires coutumières, en collaboration avec le Fonds national des réparations des victimes des violences sexuelles liés aux conflits et des victimes des crimes contre la paix et la sécurité de l'humanité (FONAREV). Ces échanges ont réuni des personnalités politiques, administratives, coutumières, religieuses ainsi que des organisations de la société civile.
Enterre la hâche de guerre
Lors de la cérémonie de clôture, les représentants des deux communautés, Sébastien Yemi Kanga Wa Kanga pour les Mbole et Gilbert Sabuni pour les Lengola, ont signé l'acte d'engagement en déclarant :
« Nous nous engageons dans la voie de la paix dès aujourd'hui à sensibiliser dès aujourd'hui nos communautés respectives à la culture de la paix et de la cohabitation pacifique. »
Devant l'assistance, les deux représentants se sont serré la main et embrassés, symbolisant la fin des hostilités et leur réconciliation.
Présent à cette cérémonie, le ministre de l'Intérieur, Jacquemin Shababi, a expliqué la portée de cet évènement :
« Cet accord constitue un document de rappel et de prise de conscience. Il matérialise l'objectif principal de vouloir vivre ensemble », a indiqué le numéro 1 de la territoriale.
Les travaux du forum ont permis d'aboutir à plusieurs résolutions, élaborées par les quatre commissions. Patrick Matata, facilitateur de la commission Paix et sécurité, présente quelques-unes de ces résolutions :
« Les communautés ont pris l'engagement d'évoluer dans le sens de la paix, de préparer une cérémonie de réconciliation d'ici janvier 2025, elles ont demandé au gouvernement de prendre en charge pendant ce temps, les déplacés qui vivent dans des camps ».
L'espoir d'une paix retrouvée
Pour sa part, le député provincial, Aimé Eyane, a exprimé son optimisme quant à l'avenir des relations entre les deux communautés :
« En tous cas les gens se sont parlé ouvertement, les gens se sont défoulés et je crois qu'on peut avoir ce sentiment-là que les gens ne sont plus intéressés par la guerre, aujourd'hui toutes les deux communautés en tout cas sont engagées résolument vers la voie de la paix », a conclu cet élu local.
C'est depuis octobre 2022 qu'un conflit avait éclaté entre les communautés Mbole et les Lengola. Des sources de la société civile rapportent que plus de 800 morts et plus de 10.000 déplacés sont enregistrés, depuis plus d'une année, à la suite de ce conflit. Des écoles, des maisons d'habitation et d'autres infrastructures socio-économiques avaient été détruites lors des accrochages entre Mbole et Lengola.