Dakar — L'institut français de Dakar a rendu hommage à "deux figures majeures" de la culture ayant marqué le Sénégal : le chanteur et griot El Hadj Ndiaga Mbaye (1948-2005) et la réalisatrice sénégalaise d'origine française Laurence Gavron (1955-2023), a constaté l'APS.
"Ce soir, nous sommes là pour un double hommage, pour honorer deux figures majeures de la culture et de l'art, qui ont profondément marqué le Sénégal. (...). Cette soirée est à la fois une célébration de leur héritage, de leur contribution inestimable au rayonnement du patrimoine sénégalais", a déclaré, jeudi, le directeur de l'institut français, Laurent Viguier.
Il estime que c'est aussi une célébration de l'inspiration que Laurence Gavron et Ndiaga Mbaye continuent d'offrir à travers des oeuvres intemporelles grâce au cinéma.
"C'est une occasion de reconnaissance, de mémoire et surtout, de partage", a-t-il ajouté.
Le public présent à cet hommage a eu droit à un documentaire intitulé "Le maître de la parole, El Hadj Ndiaga Mbaye, la mémoire du Sénégal". Il s'agit d'un film de la réalisatrice Laurence Gavron, sorti en 2004, en présence de son fils, Nathan Schaefer.
Ce film est une plongée dans l'oeuvre et la vie du chanteur sénégalais surnommé "le parolier et philosophe" de la musique sénégalaise, ainsi que dans les valeurs qu'il a incarnées.
Auteur-compositeur et interprète, Ndiaga Mbaye est aussi "un sage" dont les paroles musicales véhiculent des valeurs.
Dans le film, il parle de son art, de ses sources d'inspiration, de la force spirituelle de ses paroles, mais aussi de sa fonction de griot, de ses épouses, de sa famille et de la culture sénégalaise et africaine.
Au-delà de Ndiaga Mbaye, gardien d'une certaine tradition orale wolof, Laurence Gavron a filmé des artistes majeurs du patrimoine musical sénégalais, comme Samba Diabaré Samb, Boucouta Ndiaye, Yandé Codou Sène, Youssou Ndour et Didier Awadi.
"Ses films lui ressemblent, que ce soit sur une personne, une communauté, mais c'est toujours un film sur ma mère en vérité. Cette conversation entre le sujet et son regard. C'est un double lien, elle s'intéresse à l'autre tout en révélant son personnage", a souligné son fils, Nathan Schaefer. Il exprime ainsi son plaisir particulier de voir tout ce monde réuni.
Laurence Gavron, cinéaste écrivaine et défenseur passionnée de la culture sénégalaise, s'était engagée dans "la construction, l'appropriation et la transmission de la mémoire", selon des participants.
Cette cérémonie a clôturé les séances cinéma de cette année à l'Institut français, selon les organisateurs.