Le Togo a lancé une initiative intéressante visant à rapatrier les restes de 200 ancêtres togolais, collectés durant la période coloniale allemande.
Ce projet, conduit en collaboration avec des institutions allemandes telles que la Fondation du patrimoine prussien de Berlin et le musée anthropologique de Berlin, constitue une étape essentielle dans la reconnaissance des injustices coloniales et la réconciliation avec l'histoire.
L'objectif de ce projet est de retracer la provenance des restes humains, constitués principalement de crânes, qui ont été entreposés en Allemagne depuis des décennies.
« Ce travail consiste à établir un lien entre ces restes et leurs communautés d'origine au Togo », explique Azamede Kokou, maître de conférences en études germaniques.
Une cartographie détaillée a été réalisée pour identifier les lieux de collecte de ces restes humains, souvent saisis lors des expéditions punitives menées par l'administration coloniale allemande.
« Nous avons déjà localisé les régions du Togo d'où proviennent ces crânes humains. Ces informations s'appuient sur des recherches historiques rigoureuses et des analyses anthropologiques », précise M. Azamede.
Le projet mobilise des chercheurs togolais et allemands, travaillant ensemble dans une démarche de coopération scientifique. L'objectif est non seulement de revisiter l'histoire coloniale allemande au Togo, mais également de réfléchir de manière critique à ses héritages.
Cette collaboration met en lumière l'importance de reconstruire les itinéraires de collecte des restes humains et de valider leur identité ainsi que leur origine géographique, afin de les restituer à leurs communautés.
Le rapatriement des restes humains représente une étape fondamentale dans le processus de restauration de la dignité des ancêtres dépossédés de leur identité et de leur histoire. Une fois restitués, ces restes pourront être réintégrés dans les communautés d'origine, dans un esprit de respect et de mémoire.
Pour le Togo, cette initiative est bien plus qu'un simple acte de justice : elle reflète une prise de conscience collective de l'importance de préserver la mémoire des ancêtres et de réconcilier le passé avec le présent, dans une démarche de construction nationale et d'affirmation identitaire.