Afrique Centrale: Félix Tshisekedi s'est rendu à Brazzaville après l'échec des négociations de Luanda

Après l'échec des négociations à Luanda, en début de semaine, avec le Rwanda, sur la crise qui secoue l'Est de son pays, le président Félix Tshisekedi a réitéré vendredi en conseil de ministre son refus de discuter directement avec le M23. Samedi, il s'est rendu à Brazzaville où il a échangé avec son homologue Denis Sassou-Nguesso.

Le président Félix Tshisekedi est arrivé avec sa délégation aux environs de midi par le beach fluvial. Il a été accueilli par le Premier ministre Anatole Collinet Makosso. C'est en milieu d'après-midi qu'il a rejoint son homologue Denis Sassou Nguesso au Palais du Plateau. Après le dîner, leur tête-à-tête a duré de longues heures.

Interrogée sur leurs échanges, une source diplomatique a affirmé qu'ils ont été dominés par les questions de paix à l'Est de la RDC et le renforcement des relations entre les deux pays.

Un communiqué commun, remis à la presse, annonce que Félix Tshisekedi, a présenté à son homologue l'état de la situation à l'Est de la RDC, ainsi que le processus de Luanda, dont les récentes négociations ont avorté. Kinshasa refusant de discuter directement avec le groupe M23 qui sème la terreur dans cette zone.

De son côté, le président Denis Sassou-Nguesso a dit, toujours selon ce texte, soutenir les efforts déployés par le président angolais Joao Lourenço, en vue de mettre un terme à cette crise.

Enfin, il a exhorté les parties à poursuivre et privilégier les négociations en cours, qu'il qualifie de « moyen par excellence de résolution des conflits ».

Entre la RDC et le M23, l'impossible dialogue

Une semaine après l'échec de la tripartite de Luanda qui devait poser les bases d'un accord entre Kinshasa et Kigali, les divergences s'accentuent, surtout autour de la question du dialogue entre la RDC et le M23. Une impasse qui reflète la complexité des tensions dans l'est de la RDC.

Le M23, par la voix de son chef politique Bertrand Bisimwa, persiste à demander un dialogue direct avec le gouvernement congolais. Le mouvement affirme vouloir aborder les causes profondes du conflit, rejetant même catégoriquement toute intégration de ses revendications dans le cadre du processus de Nairobi, qui rassemble divers groupes armés locaux et étrangers opérant en RDC. Pour le M23, un tel forum diluerait ses revendications spécifiques.

Bertrand Bisimwa va plus loin. I souligne que « ce n'est pas aux groupes armés de gérer ces questions, mais au gouvernement » et refuse également l'éventualité de négociations qui se limiteraient à des arrangements sur des postes ou des grades.

Kinshasa, de son côté, maintient une position ferme. Vendredi, lors du conseil des ministres, Félix Tshisekedi a renouvelé son refus catégorique de tout dialogue avec le M23. Pas question d'accepter un dialogue avec le groupe rebelle car les autorités congolaises jugent que le groupe n'est qu'un instrument au service du Rwanda.

Pendant ce temps, Kigali persiste et conditionne tout accord à l'ouverture d'un dialogue avec ce mouvement rebelle.

De son côté, la communauté internationale, par le biais du Conseil de sécurité des Nations unies, exige la démobilisation immédiate et définitive de tous les membres des groupes armés et appelle à la reprise des pourparlers dans le cadre du sommet tripartite de Luanda entre la RDC, le Rwanda et le facilitateur angolais.

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