En Guinée, l'opération de « démantèlement » des « zones criminogènes » se poursuit. Lancée le 9 décembre, elle vise à lutter contre la délinquance et la criminalité organisée, comme le trafic de migrants ou le trafic de drogue. Cette opération a donné lieu à des dizaines d'interpellations et à des expulsions de Sierra Léonais résidants dans la capitale guinéenne, provoquant des tensions entre les deux pays. Mais le procureur indique que cette opération « ne cible pas spécifiquement les citoyens sierra-léonais ».
Les autorités guinéennes soupçonnent les ports de pêche de la capitale, notamment celui de Matam où vivent de nombreux Sierra-Léonais, de servir de lieux de transit pour l'importation de drogue. Ainsi, lors de l'opération, plusieurs dizaines de ressortissants de Sierra-Léone ont été interpellés et conduits de force à la frontière, provoquant un incident diplomatique entre Conakry et Freetown pendant quelques jours.
Au point où le ministre guinéen des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté s'est rendu mardi auprès du président sierra-léonais. Julius Maada Bio lui a exprimé ses inquiétudes au sujet des mauvais traitements réservés à ses ressortissants en Guinée.
Depuis, le procureur de la cour d'appel de Conakry dément le ciblage spécifique des Sierra Léonais. Selon une source judiciaire, les forces de l'ordre ont interpelé des délinquants qui ensuite se sont avérés être de Sierra Léone.
Quoi qu'il en soit, l'incident ne remet pas en cause l'opération qui devrait se poursuivre au moins jusqu'à la fin du mois. Selon le procureur, il y aurait plus de 400 zones « criminogènes » à déguerpir dans les 13 communes de Conakry. Après quoi, elle se poursuivra dans les autres capitales régionales comme Kindia, Boké ou encore Mamou.